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En Thaïlande une partie de la jeunesse est laissée pour compte

Alors que la Thaïlande célèbre la Journée nationale de l’enfance ce samedi 11 janvier, une triste réalité se cache dans l’ombre.

Des centaines de milliers d’enfants ne sont toujours pas scolarisés et sont hors d’atteinte, laissés pour compte par un système qui peine à s’adapter à leurs besoins.

Les difficultés de ces enfants révèlent des fissures systémiques qui exigent une attention urgente.

Repenser l’éducation

L’éducation, autrefois considérée comme le grand égalisateur, est devenue un obstacle pour beaucoup.

Bien que le ministère de l’Éducation soit conscient de l’urgence de changements radicaux, les progrès sont beaucoup trop lents.

Les changements apportés jusqu’à présent n’ont guère permis de combler le fossé pour les enfants marginalisés.

En 2024, plus d’un million d’enfants n’étaient pas scolarisés en Thaïlande.

Grâce à des initiatives telles que la campagne « Thaïlande zéro décrochage », menée par le Fonds pour l’éducation équitable, 300 000 enfants ont été réintégrés dans le système éducatif, mais près de 700 000 restent exclus.

Luechai Sringernyuang, spécialiste de l’éducation, note que les modèles éducatifs traditionnels ne parviennent souvent pas à répondre aux besoins diversifiés de ces enfants.

En outre, pour de nombreuses familles, la charge financière de la scolarisation est tout simplement inabordable.

« Ce groupe d’enfants est le produit de problèmes systémiques.

Par conséquent, les autorités compétentes devraient reconsidérer attentivement leur conception de l’éducation », a-t-il ajouté.

Si l’éducation signifie réellement favoriser l’épanouissement personnel, développer les aptitudes à la vie quotidienne, découvrir le potentiel individuel, acquérir la capacité de gagner sa vie et favoriser une vie harmonieuse avec les autres, alors la réalisation de ces objectifs représente un défi de taille pour le ministère de l’Éducation et le gouvernement.

Le Dr. Luechai appelle à la décentralisation et à la refonte des méthodes d’apprentissage, afin de rendre l’éducation plus accessible et plus adaptable.

Préjugés sur les enfants non scolarisés

Pour les enfants qui abandonnent l’école, la vie est semée d’embûches.

Certains sont contraints de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille, tandis que d’autres, fuyant un foyer brisé, tombent dans la délinquance ou s’engagent dans des gangs.

Trop souvent, la société considère ces enfants sous l’angle du blâme, les qualifiant de fauteurs de troubles, d’inintelligents ou de bons à rien, supposant qu’ils sont destinés à devenir des délinquants, rejetant leurs difficultés comme des échecs personnels.

Cette perception est erronée.

Dans de nombreux cas, ces enfants sont en fait victimes de problèmes plus profonds, notamment de crises familiales et d’un manque de soutien de la part de la société.

« Leurs difficultés sont le reflet de nos lacunes collectives », affirme le Dr. Luechai, soulignant que nous ne pouvons pas nous isoler de leurs luttes, car elles sont liées au bien-être de notre société tout entière.

L’agenda national

Interrogé sur la manière dont nous nous occupons de nos enfants, qui dirigeront un jour ce pays, il a répondu à la question en révélant une vérité dérangeante qu’il a observée au cours de sa longue expérience sur le terrain avec les enfants.

« Les enfants et les familles traversent une grave crise.

Les défis auxquels sont confrontés ces enfants touchent toutes les couches sociales.

Que ce soit dans les communautés rurales ou dans les familles aisées, les problèmes tels que les luttes intérieures, la solitude, le manque d’estime de soi, la compétition intense et le manque de bonheur sont alarmants.

Le divorce des parents, la dépression infantile, la dépendance aux jeux ou aux amis, et la dépendance aux appareils mobiles pour l’éducation des enfants, exacerbent ces problèmes.

Le Dr Luechai estime qu’il est urgent d’agir pour relever ces défis.

« En fin de compte, nous devons maintenant traiter ces questions avec l’urgence qu’elles méritent.

Le bien-être des enfants et des familles doit être inscrit à l’ordre du jour national ».

Pourquoi il faut s’en préoccuper ?

Si la Journée de l’enfance symbolise l’espoir, elle nous rappelle également nos responsabilités.

Ces enfants non scolarisés représentent un énorme potentiel inexploité.

Chaque enfant laissé pour compte est une opportunité perdue pour l’avenir de la Thaïlande.

Leurs luttes exigent plus que de la compassion ; elles requièrent des actions concrètes.

Ces enfants ont le potentiel de réussir au-delà de nos espérances, y compris de devenir de futures bombes à retardement d’un côté, ou même des leaders de la nation de l’autre.

Il est temps que la société dans son ensemble examine plus en détail les problèmes auxquels sont confrontés les enfants.

En créant des systèmes inclusifs et en remédiant aux failles systémiques, nous pouvons faire en sorte qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte, parce que s’occuper d’eux, c’est s’occuper de l’avenir de notre pays.

Toutelathailande.fr avec Thai PBS World – 11 janvier 2025

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