Birmanie : des combats provoquent le déplacement de 4000 personnes, selon un humanitaire
Les combats acharnés entre les forces de la junte birmane et des groupes de rebelles des minorités ethniques qui se rapprochent du site d’un futur port stratégique dans l’ouest de la Birmanie, ont provoqué le déplacement de 4000 personnes, a annoncé ce mercredi un responsable humanitaire.
«En raison des récents affrontements dans l’État Rakhine, voisin du Bangladesh, les habitants de dix villages situés autour de la zone des combats ont fui», a déclaré Aung Aung, le représentant d’un comité de secours local. L’Armée d’Arakan (AA) est en lutte contre les militaires birmans, dont elle est l’un des adversaires les plus puissants, dans cette région côtière où devraient, grâce à des milliards de dollars de capitaux chinois, notamment voir le jour des oléoducs, des centrales électriques et des liaisons de transport.
Un «besoin de soins de santé»
«Selon les données que nous avons reçues, environ 4000 personnes ont ainsi été déplacées, ce qui y porte le nombre total des personnes déplacées à quelque 15.000», a dit à l’AFP ce responsable humanitaire. Cette région est devenue le lieu d’un des principaux fronts dans la guerre civile qui oppose une myriade de groupes de rebelles des minorités ethniques ainsi que des partisans du rétablissement de la démocratie aux troupes des généraux qui ont pris le pouvoir par un coup d’État en 2021, isolés sur la scène internationale et profondément dépendants de Pékin.
De nouvelles batailles ont éclaté à la fin du mois dernier autour de la ville de Kyaukphyu, dans laquelle la Chine, l’allié numéro un de la junte, a promis de construire un port en eau profonde, un investissement d’un montant évalué à neuf milliards de dollars. Si le projet portuaire a été en grande partie bloqué par les combats, Kyaukphyu devrait accueillir une centrale électrique et un gazoduc avec l’appui des Chinois, de même qu’une base navale.
Un représentant d’une organisation caritative travaillant dans l’État Rakhine, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a souligné qu’il y avait un «besoin de soins de santé et de médicaments pour les personnes déplacées». Aucun porte-parole des militaires au pouvoir n’a pu être contacté pour commenter ces informations, tandis qu’un porte-parole de l’AA n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Plus de 3,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la Birmanie, d’après les Nations unies, dont plus de 500.000 dans le seul État Rakhine.
Le Figaro avec Agence France Presse – 5 mars 2025