En Thaïlande, énième épisode de pollution atmosphérique à Chiang Mai
La deuxième ville de Thaïlande, très touristique, suffoque. Les autorités ne parviennent pas à gérer le fléau des brûlis agricoles, qui en font régulièrement l’une des villes les plus polluées au monde.
Destination prisée des touristes et réputée pour ses temples, la deuxième ville de Thaïlande, Chiang Mai, suffoque, victime des brûlis agricoles et de feux de forêt qui font rage dans le nord du pays.
Ce jeudi matin, en cette fin de saison sèche, l’agglomération située à 800 kilomètres au nord de Bangkok s’est classée à la sixième plus mauvaise place pour la qualité de l’air parmi toutes les grandes villes du monde, selon le site IQAir. Le gouverneur de la ville a conseillé aux habitants d’éviter les sorties à l’extérieur.
Ce pic de pollution tient surtout aux brûlis des agriculteurs qui préparent les champs aux cultures hivernales, provoquant chaque année des complications médicales pour les riverains.
Amendes et poursuites judiciaires
Mais les feux de forêt aggravent le problème. Leur cause est complexe mais le changement climatique augmente leur probabilité en créant des conditions météorologiques plus chaudes et plus sèches.
Pour tenter d’améliorer la qualité de l’air, le gouvernement thaïlandais avait interdit les brûlis cette année, avec des amendes et des poursuites judiciaires à la clé pour les contrevenants.
Mais «il y a encore un grand nombre d’agriculteurs qui continuent de brûler leurs champs», reconnaît Dusit Pongsapipat, chef du Département de prévention des catastrophes naturelles de Chiang Mai. Les pompiers thaïlandais sont à pied d’œuvre pour tenter d’éteindre les feux de forêt notamment avec des hélicoptères bombardiers d’eau.
C’est le meilleur outil «dans des zones difficiles d’accès, surtout en montagne», affirme la capitaine Chutaphorn Phuangchingngam, seule femme capitaine du département thaïlandais de prévention des catastrophes.
Hélicoptère
Survolant la jungle aux manettes d’un hélicoptère de fabrication russe orange vif survolant, elle puise dans ses vingt années d’expérience pour se frayer un chemin à travers l’épaisse fumée, pour tirer de l’eau dans un réservoir au sol puis larguer sa charge sur la zone en feu.
Pour Danaipat Pokavanich, un défenseur de l’environnement impliqué dans la rédaction d’une nouvelle loi pour un air de bonne qualité, c’est à long terme qu’il faudrait agir.
«La loi seule ne suffira pas à empêcher les agriculteurs de faire des brûlis», dit-il à l’AFP, recommandant la mise en place de subventions pour encourager des pratiques agricoles durables et l’investissement dans des technologies permettant de réduire le recours au brûlis.
Le Figaro avec Agence France Presse – 27 mars 2025
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