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Quel avenir pour l’ancien aéroport  de Phnom Penh ?

Alors que le vieil aéroport de Phnom Penh ferme ses portes, habitants et experts espèrent en faire un grand parc urbain. Mais l’avenir du site reste incertain.

Le déménagement de l’aéroport international de Phnom Penh vers le nouveau site de Techo, à 20 km au sud, marque la fin d’une époque. Pour les riverains et les petits travailleurs de l’économie informelle, c’est un choc.

Hoeun Lon, vendeuse de nourriture depuis des années devant l’aéroport, craint pour son revenu. « Si je perds trop de clients, je chercherai un nouvel emplacement, peut-être près du nouvel aéroport », dit-elle. Elle regrettera surtout ces instants simples à lever les yeux vers les avions avec sa famille.

Même attachement pour Srey Serey, chauffeuse de taxi depuis 14 ans. « Ici, tout le monde me connaît. Je dors souvent dans ma voiture, je m’y sens chez moi », explique-t-elle. Mais l’absence d’infrastructures prévues pour taxis et tuk-tuks sur le nouveau site l’inquiète. Hoeun Ton, chauffeur de tuk-tuk, redoute aussi la distance du nouveau terminal par rapport à son logement.

Un espace à réinventer

L’avenir du site reste incertain, mais le Premier ministre Hun Manet a promis qu’il ne serait ni vendu ni confié au privé. Le lieu, selon lui, gardera sa vocation publique.

Architectes et urbanistes y voient une opportunité rare : transformer ces 450 hectares en un grand parc urbain, au cœur de la ville.

Mak Molirithiruth, architecte né à Phnom Penh, s’inspire d’un projet similaire à Shanghai. Il imagine un espace vert dédié à la marche, au vélo, à la détente, où la piste serait réutilisée pour des activités sportives. Le terminal pourrait devenir un centre culturel ou communautaire, avec des musées, des espaces d’exposition ou de spectacle.

Une réponse aux enjeux climatiques

Pour Sin Ponleu, urbaniste spécialiste des villes bas carbone, ce site pourrait devenir un véritable puits de carbone, contribuant à absorber la pollution et à réduire les effets des fortes chaleurs.

Il imagine un espace ouvert, favorisant les déplacements à pied ou à vélo, la biodiversité et les liens sociaux. « Une ville sans espaces verts, c’est un corps sans vie », résume-t-il.

L’architecte Pen Lisa souligne, elle aussi, que le site pourrait accueillir commerces de proximité, événements publics et infrastructures culturelles, tout en conservant une partie de l’architecture d’origine.

Un parc… mais pas seulement ?

Monh Neardey, doctorante et enseignante, propose une solution hybride : un grand parc, complété par un centre commercial communautaire dans les bâtiments existants. Une manière d’éviter les démolitions inutiles et de diversifier les usages.

Elle rappelle qu’un autre parc a déjà été annoncé à Boeung Tumnup Kob Srov. Mais selon elle, un espace vert au centre-ville serait bien plus accessible et limiterait les déplacements en voiture.

Par Rin Ousa – Cambodianess / Lepetitjournal.com – 30 juin 2025
 

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