Myanmar : entrée en vigueur d’une loi controversée sur la cybersécurité
La loi prévoit des sanctions allant jusqu’à six mois de prison ou des amendes pouvant aller jusqu’à 10 millions de kyats pour l’utilisation non autorisée de VPN, tandis que les entreprises risquent des amendes minimales de 10 millions de kyats et la confiscation des produits illicites.
La loi controversée sur la cybersécurité du Myanmar, adoptée par le gouvernement militaire, est entrée en vigueur le 30 juillet, accentuant l’incertitude et les risques pour les entreprises et les citoyens. Cette loi prévoit des peines allant jusqu’à six mois de prison ou des amendes pouvant atteindre 10 millions de kyats pour toute utilisation non autorisée de VPN, tandis que les entreprises s’exposent à des amendes minimales de 10 millions de kyats et à la confiscation de leurs produits illicites. La loi, initialement rédigée par le gouvernement d’Aung San Suu Kyi puis adoptée par la junte, ne précise pas si les VPN internes des entreprises sont également soumis à la réglementation. Selon le journal Nikkei, l’absence de directives claires inquiète les entreprises, qui hésitent à utiliser les réseaux virtuels pour les ventes en ligne ou les communications internes.
Après le coup d’État de 2021, la junte birmane a interdit des plateformes de réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, WhatsApp et X, incitant les utilisateurs à installer des VPN pour y accéder. Les autorités ont intensifié la répression, avec des contrôles de rue et des descentes nocturnes, et des signalements d’extorsion contre les utilisateurs de VPN. L’accès à TikTok est également devenu difficile, tandis que des services bien connus comme NordVPN et ExpressVPN sont souvent bloqués, obligeant les utilisateurs à se tourner vers des alternatives moins connues. Le secteur privé, tout en résistant, doit désormais naviguer dans un environnement juridique confus et répressif, avec des conséquences concrètes sur les entreprises, la vie privée et la liberté numérique.
Agenzia Nova – 20 août 2025
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