Infos Viêt Nam

Face à l’aggravation du déficit commercial, l’UE va exhorter le Vietnam à lever les barrières administratives

Les responsables de l’Union européenne prévoient d’exhorter le Vietnam, ce vendredi, à lever les barrières administratives pesant sur les produits européens, alors que le déficit commercial du bloc avec Hanoï ne cesse de s’accroître dans un contexte de tensions commerciales mondiales, selon deux responsables européens et un document préliminaire.

Depuis la signature en 2019 d’un accord de libre-échange réduisant drastiquement les droits de douane, le Vietnam est devenu le principal partenaire commercial de l’UE en Asie du Sud-Est, avec des échanges bilatéraux atteignant 67 milliards d’euros (79 milliards de dollars) l’an dernier, selon la Commission européenne.

Cependant, les flux commerciaux restent largement déséquilibrés, le déficit commercial de l’UE ayant augmenté de près de 20 % l’an dernier pour avoisiner les 50 milliards de dollars, selon les données disponibles.

Et l’écart continue de se creuser pour le bloc des 27, atteignant près de 30 milliards de dollars au premier semestre de cette année, avec une accélération en juillet, selon les chiffres de l’UE.

Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, rencontrera vendredi des responsables vietnamiens dans le cadre d’une tournée en Asie du Sud-Est qui inclut l’Indonésie et la Malaisie.

Les discussions porteront principalement sur la suppression des barrières non tarifaires pour les produits européens tels que les denrées alimentaires, les produits pharmaceutiques et les automobiles, selon deux responsables européens et le projet d’ordre du jour d’une réunion à laquelle Sefcovic participera à Hanoï.

Un porte-parole de la Commission européenne n’a pas répondu aux sollicitations pour un commentaire.

POMMES DE TERRE, VOLAILLE INTERDITES

Parmi des dizaines de produits ne pouvant être exportés en raison de problèmes administratifs figurent les pommes et kiwis d’Italie, la volaille d’Espagne, les pommes de terre d’Allemagne et la viande porcine de plusieurs pays européens, selon cinq responsables européens.

Certains produits agricoles ont été empêchés d’accéder aux consommateurs vietnamiens, bien que jugés sûrs par les autorités locales, en raison de retards dans l’obtention des certificats nécessaires, ont indiqué deux des responsables.

Le ministère vietnamien du Commerce n’a pas répondu à une demande de commentaire. Les retards sont souvent attribués, côté vietnamien, à un manque de personnel, selon les responsables européens.

Ces discussions interviennent dans un contexte de pressions commerciales accrues, alors que Hanoï comme Bruxelles cherchent à diversifier les marchés pour leurs produits tout en faisant face à de nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis.

Les exportations vietnamiennes vers les États-Unis, son principal marché, pourraient chuter d’un cinquième sous l’effet des nouveaux droits de douane de 20 % imposés par Washington, faisant du Vietnam le pays le plus vulnérable d’Asie du Sud-Est, selon les estimations du Programme des Nations Unies pour le développement.

Les responsables européens souhaitent renforcer les liens avec Hanoï, mais reconnaissent en privé que le Vietnam doit faire davantage pour répondre aux attentes de ses partenaires commerciaux, d’autant plus après avoir consenti des concessions à Washington sous la menace de tarifs punitifs.

Lors de la réunion de vendredi, les discussions porteront aussi sur la nouvelle taxe sur la consommation instaurée par le Vietnam, selon le projet d’ordre du jour. Un responsable a indiqué que cette taxe pourrait pénaliser les exportations de vins européens.

Deux responsables européens ont toutefois précisé que les préoccupations de longue date concernant les exportations européennes de produits pharmaceutiques et d’automobiles étaient progressivement en voie de résolution.

La partie vietnamienne abordera quant à elle les questions liées aux exportations de riz, aux droits de douane européens sur les importations à forte intensité carbone, comme l’acier, ainsi qu’aux réglementations sur le devoir de diligence des entreprises, selon le projet d’ordre du jour.

Par Francesco Guarascio – Reuters – 24 septembre 2025

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant juste d'optimiser techniquement votre navigation. Plus d’informations

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant d'optimiser techniquement votre navigation. Aucune information sur votre utilisation de ce site ne sera partagée auprès de quelconques médias sociaux, de sociétés commerciales ou d'agences de publicité et d'analyse. Cliquer sur le bouton "Accepter", équivaut à votre consentement.

Fermer