Le Vietnam veut faire de l’anglais une seconde langue d’ici 2045
Le ministère vietnamien de l’Éducation et de la Formation a présenté un projet ambitieux visant à transformer l’anglais en véritable seconde langue du système éducatif national. Ce plan, dévoilé le 22 septembre dernier lors d’une séance de consultation, trace une feuille de route s’étendant jusqu’en 2045 et suppose un recrutement massif d’enseignants spécialisés.
Un déficit de professeurs à combler
Le pays compte actuellement plus d’un million d’enseignants dans l’enseignement préscolaire et général, mais à peine 30 000 se consacrent à l’anglais. Pour répondre à la demande croissante, les autorités estiment qu’il faudra d’ici 2030 environ 22 000 professeurs supplémentaires : 12 000 pour la maternelle et 10 000 pour l’école primaire. En parallèle, le programme prévoit de former 200 000 enseignants capables d’enseigner en anglais d’ici la fin de la décennie.
La stratégie se déploiera en trois phases : la phase initiale en cinq ans (2025-2030), la deuxième phase de consolidation en dix ans (2030-2040) et la dernière étape en cinq ans (2040-2045).
Réformes structurelles et innovations pédagogiques
Le projet ne se limite pas au recrutement. Il prévoit également de nouveaux programmes de formation pour les enseignants, une réforme des examens et de systèmes d’évaluation, l’élaboration de manuels et ressources d’apprentissage modernisés, l’intégration d’outils numériques et de l’intelligence artificielle dans les salles de classe.
Aujourd’hui, l’anglais est officiellement introduit à partir de la classe de troisième année. Mais dans la pratique, de nombreux établissements préscolaires et primaires proposent déjà des cours facultatifs. À terme, le ministère souhaite que la langue soit enseignée de manière systématique dans près de 50 000 écoles, couvrant environ 30 millions d’élèves.
Enjeux pédagogiques
Si l’apprentissage précoce est considéré comme idéal (entre 4 et 7 ans), certains experts soulignent que l’exposition trop rapide à l’anglais pourrait affecter la maîtrise du vietnamien et l’appropriation de la culture nationale. Pour Nguyen Quy Thanh, directeur de l’Université d’éducation, il est donc crucial que la diffusion de l’anglais s’accompagne d’une formation à la pensée critique et à la réflexion interculturelle.
Le gouvernement insiste sur le fait que cette réforme linguistique vise autant à améliorer la qualité de l’éducation qu’à renforcer la compétitivité du pays et son intégration internationale. Le succès dépendra toutefois d’un engagement à long terme, d’une mise en œuvre rigoureuse et d’un consensus large au sein de la société vietnamienne.
Lepetitjournal.com – 8 octobre 2025
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