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En Thaïlande, la police saisit 270 millions d’euros de biens liés aux centres d’arnaques

Les autorités thaïlandaises affichent leur détermination à lutter contre les activités des centres de cyberarnaque qui pullulent dans les zones frontalières avec le Cambodge. À cet effet, la police a mené des perquisitions dans une cinquantaine de localités, décrit le quotidien “Khaosod”.

Dix milliards de bahts, soit 270 millions d’euros… C’est, selon le quotidien Khaosod, la valeur des actifs saisis par la police thaïlandaise dans le cadre d’un coup de filet contre les centres d’arnaques en ligne présents à la frontière avec le Cambodge.

Le Premier ministre, Anutin Charnvirakul, a présenté le 3 décembre, durant une conférence de presse, les résultats de cette opération, qui “a visé des ressortissants thaïlandais soupçonnés de collaborer avec des organisations criminelles basées au Cambodge”. Les perquisitions, menées dans une cinquantaine de localités, ont permis de saisir toutes sortes de biens comme des yachts de luxe, des véhicules haut de gamme, des terrains constructibles et, bien sûr, des comptes bancaires.

L’un des réseaux visés par ces perquisitions serait une émanation du groupe Prince, l’un des principaux conglomérats du Cambodge, “qualifié de ‘réseau criminel d’ampleur internationale’ par les États-Unis et le Royaume-Uni en octobre. Les autorités thaïlandaises ont mis au jour un système qu’elles qualifient d’“escroquerie hybride” mise au point par ce groupe Prince, qui consistait à blanchir de l’argent via des cryptomonnaies converties en divers actifs, poursuit le journal Khaosod.

Gangrène

Quant à la plus importante saisie de ce coup de filet, elle concerne “trois individus présumés proches de personnalités influentes au Cambodge”. L’insistance du quotidien sur l’origine cambodgienne des acteurs incriminés dans ces affaires n’est pas étrangère à la tension élevée qui persiste entre Bangkok et Phnom Penh après la guerre larvée que se sont livrés les deux royaumes durant l’été pour un litige frontalier.

Pour autant, “lors de la conférence de presse, [le Premier ministre thaïlandais] Anutin a répondu aux questions concernant ses liens avec de hauts responsables [du pays], notamment l’ancien ministre des Finances Worapak Thanyawong et le vice-Premier ministre, le colonel de police Thammanat Prompao, qui ont reconnu connaître Ben Smith, l’un des suspects”. Ce à quoi le chef de gouvernement a répondu, évasif :

“Ne vous fiez pas au nom, suivez les faits.”

Les réseaux visés par l’opération de la police thaïlandaise gangrènent une partie grandissante de l’Asie du Sud-Est. Les zones frontalières entre la Thaïlande, le Cambodge et la Birmanie sont devenues des plaques tournantes de la fraude en ligne, les réseaux criminels engrangeant des milliards grâce à des complexes illégaux où les victimes de la traite sont souvent contraintes de travailler, et parfois réduites en quasi-esclavage.

Courrier international – 5 décembre 2025

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