Vietnam : un acteur désormais incontournable de la transplantation d’organes
Depuis quelques années, le Vietnam s’impose comme un pays capable de mener des transplantations d’organes parmi les plus complexes au monde, y compris des greffes multi-organes rarement réalisées ailleurs. Cette évolution remarquable, fruit d’un long effort des équipes médicales et des réformes institutionnelles, fait du Vietnam un acteur respecté sur la carte mondiale de la transplantation d’organes, même si des défis persistent.
Une montée en puissance spectaculaire
Le Vietnam a désormais acquis la maîtrise de techniques de transplantation très sophistiquées. L’opération historique, effectuée récemment à l’Hôpital de l’amitié Viet Duc à Hanoï, consistait en une greffe combinée cœur-poumons, une des interventions les plus délicates et rares de la chirurgie moderne.
Mais l’exploit ne s’arrête pas là : le pays est aujourd’hui capable de réaliser les six types de greffes d’organes vitaux reconnus mondialement (rein, foie, coeur, poumon, intestin, pancréas-rein), ainsi que des greffes multi-organes complexes.
Sur le plan quantitatif, depuis la première greffe en 1992, le nombre total d’interventions s’élève à près de 9 800. De plus, ce ne sont plus seulement les grands hôpitaux des grandes villes qui pratiquent la transplantation mais aussi des établissements dans des provinces plus rurales sont désormais habilités, ce qui élargit l’accès à ces soins spécialisés.
Ainsi, le Vietnam ne se contente pas de “rattraper son retard” : il rivalise désormais avec des pays disposant de systèmes médicaux traditionnellement considérés comme avancés.
Des réussites impressionnantes… mais des dons toujours insuffisants
Malgré ces succès, le pays fait face à un paradoxe : alors que le nombre de transplantations connaît une forte croissance, le nombre de dons post-mortem reste très faible.
En 2024, le nombre de personnes inscrites comme donneurs a triplé, et le nombre de dons après mort cérébrale a lui aussi augmenté fortement. Néanmoins ces chiffres restent en deçà des besoins : la pénurie d’organes demeure un obstacle majeur, et de nombreux patients continuent d’attendre, parfois sans espoir, faute de donneur compatible.
La cause principale ? Une sensibilisation encore limitée et des difficultés de communication autour du don d’organes post-mortem.
Vers une réforme du cadre légal pour encourager les dons
Conscientes de l’urgence, les autorités vietnamiennes envisagent des réformes importantes. En 2025, le Ministère de la Santé du Vietnam (MoH) a proposé des amendements à la loi encadrant le don, le prélèvement et la transplantation d’organes, dans le but d’élargir l’éligibilité, d’améliorer les incitations au don et de clarifier les procédures médicales.
Parallèlement, plusieurs hôpitaux ont mis en place des équipes de conseil pour accompagner les familles dans la décision de don post-mortem, un pas essentiel pour surmonter les réticences culturelles et éthiques.
Si ces réformes aboutissent, le Vietnam pourrait non seulement consolider ses capacités chirurgicales, mais aussi mieux répondre à la demande croissante des patients.
Pourquoi ce tournant est important pour le système de santé vietnamien
La montée du Vietnam sur la scène internationale de la transplantation d’organes représente plus qu’un succès médical, c’est un symbole de maturité de son système de santé. D’une part, cela améliore l’accès à des traitements de pointe pour des patients vietnamiens qui, auparavant, auraient dû se rendre à l’étranger. D’autre part, cela renforce le prestige de la médecine vietnamienne, encourage la formation de spécialistes et stimule l’investissement dans les infrastructures hospitalières.
Enfin, en alliant avancées techniques et réformes légales, le Vietnam pourrait devenir un modèle régional, voire mondial, de ce que peut être un système de transplantation réussi dans un pays en développement : performant, accessible et organisé de façon transparente.
Lepetitjournal.com – 8 décembre 2025
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