Trois chefs-d’œuvre khmers retrouvent le royaume
Le Cambodge célèbre le retour de trois sculptures khmères issues du National Museum of Asian Art du Smithsonian aux États-Unis, saluant le musée comme un « modèle » pour les autres institutions et collectionneurs détenant des artefacts khmers.
Les pièces restituées comprennent la tête de Harihara (Xe siècle), une déesse féminine Uma (Xe siècle) et Prajnaparamita, la déesse de la sagesse (fin du XIIe siècle).
Dans un communiqué daté du 16 décembre, le Ministère de la Culture et des Beaux-Arts a indiqué que le Smithsonian et l’équipe cambodgienne chargée de la restitution avaient discuté pendant plusieurs années avant de parvenir à un accord. Le musée a pris la décision officielle de restituer les œuvres le 27 octobre.
Une enquête approfondie sur la provenance a conclu que ces objets avaient été retirés du Cambodge, entre 1967 et 1975, durant la guerre civile, période marquée par un pillage généralisé. Le ministère a souligné que ce retour constituait « une étape significative pour la restauration culturelle du peuple cambodgien » et constitue la première restitution menée sous la politique d’éthique du Smithsonian pour le National Museum of Asian Art.
La ministre de la Culture et des Beaux-Arts, Phoeurng Sackona, a rappelé que ces antiquités ne sont pas seulement des œuvres d’art exceptionnelles : elles incarnent l’identité du peuple khmer et reflètent la force, la dévotion et la créativité intemporelles de l’Empire d’Angkor. « Leur retour marque un moment de réflexion nationale et de guérison pour un pays qui a traversé des décennies de conflits et de destruction culturelle », a-t-elle déclaré.
Elle a remercié le Smithsonian, son directeur Chase Robinson, le personnel du musée, l’ambassade des États-Unis à Phnom Penh, l’équipe d’archéologues et de chercheurs du ministère et le Musée national du Cambodge pour leur rôle dans ce processus. Elle a également salué Bradley J. Gordon, avocat chez Edenbridge Asia, et Melina Antoniadis, de NOSTOS Strategies, pour leur contribution aux négociations.
Le ministère a exprimé l’espoir que d’autres musées suivent l’exemple du Smithsonian en adoptant une politique active de restauration éthique, permettant à des pays comme le Cambodge de récupérer des artefacts sacrés perdus pendant les guerres.
Gavroche-thailande.com – 20 novembre 2025
Articles similaires / Related posts:
- Le Met et la justice rendent des antiquités cambodgiennes volées Le système judiciaire américain, en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art de New York, a entrepris la restitution au Cambodge de treize pièces d’art khmères, qui ont été soustraites illicitement des environs des célèbres temples d’Angkor et impliquées dans un trafic international. Cette démarche s’est concrétisée grâce à la collaboration « volontaire » du prestigieux musée new-yorkais....
- Restitution au Cambodge de plusieurs œuvres d’art khmères pillées pendant la guerre civile Le Cambodge va prochainement récupérer l’ « âme de ses ancêtres », quatorze joyaux du patrimoine khmer que le MET, le Metropolitan Museum of Art de New York – qui abrite un million et demi d’œuvres du monde entier et compte parmi les musées les plus prestigieux de la planète – a accepté de restituer....
- Les trésors de bronze du Cambodge exposés au musée Guimet Du 30 avril au 8 septembre 2025, le musée Guimet dévoile une exposition inédite : « Bronzes royaux d’Angkor ». Une immersion totale dans l’art sacré khmer, avec 126 prêts du Cambodge, dont la spectaculaire statue du Vishnu couché, chef-d’œuvre millénaire en bronze....
- Les trésors de bronze du Cambodge se dévoilent au musée Guimet à Paris Intitulée « Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin », l’exposition « va transformer complètement la vision qu’on a de cette cité mythique », selon Yannick Lintz, présidente du musée national des arts asiatiques – Guimet....
- Angkor : percer les secrets des chefs-d’œuvre de bronze khmers L’esthétique raffinée des bronzes de l’ancien royaume d’Angkor a tout pour fasciner. Mais quels secrets techniques ont permis d’arriver à ces chefs-d’œuvre de l’art khmer ? Alors que vient d’être publiée une véritable encyclopédie consacrée aux techniques de fabrication des bronzes anciens, et que le musée Guimet (Paris) s’apprête à inaugurer l’exposition « Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin », une équipe de chercheurs impliqués dans chacun de ces projets dévoile des découvertes récentes qui ouvrent un nouveau chapitre dans la compréhension de la métallurgie du cuivre au temps d’Angkor....