Birmanie: plusieurs membres du gouvernement d’opposition à la junte déchus de leur nationalité
Ce samedi 5 mars, la junte birmane a annoncé avoir déchu de leur nationalité plusieurs membres du « gouvernement d’unité nationale » formé par d’anciens élus politiques du parti de l’ex-dirigeante, Aung San Suu Kyi.
Ces députés birmans d’opposition avaient formé un « gouvernement d’unité nationale » (NUG) quelques semaines après le coup d’État militaire du 1er février 2021 dans l’objectif de rétablir la démocratie. Le NUG a depuis été qualifié d’organisation « terroriste » par la junte. Parmi les personnalités sanctionnées figurent le porte-parole Sasa, le ministre des Affaires étrangères, Zin Mar Aung, le ministre de l’Intérieur, Lwin Ko Latt et le ministre des Droits de l’homme, Aung Myo Min.
« Identifiés et poursuivis »
Ils ont « violé les lois (…) commis des actes susceptibles de nuire aux intérêts de la Birmanie », a rapporté Global New Light of Myanmar, un des médias d’État. L’écrivain Ei Pencilo et les célèbres militants Min Ko Naing et Ei Thinzar Maung font l’objet de la même mesure. « Les auteurs d’actes similaires seront identifiés et poursuivis », a ajouté l’armée. Le NUG n’a été reconnu par aucun gouvernement étranger, nombre de ses membres se cachant ou vivant en exil.
Aung San Suu Kyi, nommée à sa tête, est détenue depuis le coup d’État qui a mis fin à une décennie de transition démocratique. Elle fait l’objet d’une multitude de chefs d’accusation, notamment pour violation d’une loi sur les secrets d’Etat datant de l’époque coloniale, fraude électorale, sédition, incitation aux troubles publics, corruption. Elle a déjà été condamnée à six ans de détention et risque au total des décennies de prison au terme de son procès.
Près de 1 600 civils tués
Depuis le coup d’État, qui a plongé le pays dans la violence, plus de 1 600 civils ont été tués et près de 9 000 sont détenus dans les geôles du régime, d’après un observatoire local qui dénonce des cas de viols, de torture et d’exécutions extrajudiciaires.
Radio France Internationale avec Agence France Presse – 5 mars 2022
Articles similaires / Related posts:
- Le 1er février, la manifestation qui inquiète la junte birmane La junte militaire en Birmanie a menacé d’agir contre quiconque prendrait part à la “grève silencieuse” pour marquer le premier anniversaire du coup d’État qui l’a mise au pouvoir le 1er février 2020....
- En Birmanie, le chef de la Junte promet d' »anéantir » les opposants Le chef de la junte birmane a promis d' »anéantir » ses opposants dans un discours dimanche marquant « la journée des forces armées ». Plus d’un an après le putsch militaire, la mobilisation citoyenne contre le pouvoir continue malgré la répression du régime. ...
- Deux ans après le coup d’État militaire, la Birmanie au bord du gouffre Les dernières nouvelles de Birmanie ne sont pas bonnes : ce grand pays d’Asie du Sud-Est, qui a connu une séquence démocratique prometteuse de dix ans, est aujourd’hui sous le joug des militaires, quasiment en guerre civile et aucun indicateur ne permet d’envisager une quelconque sortie de crise....
- Birmanie : Aung San Suu Kyi transférée de sa prison à un bâtiment gouvernemental À l’occasion de ce transfert, l’ex-dirigeante a rencontré le président de la chambre basse du pays et va probablement s’entretenir avec l’envoyé spécial de la Chine pour les affaires asiatiques....
- La junte prolonge encore une fois l’état d’urgence, les élections reportées Cette mesure, décrétée lorsque les militaires ont renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi en février 2021, devait expirer fin janvier....