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La Beauté du geste, un documentaire rythmé par le Cambodge

Xavier de Lauzanne, réalisateur de nombreux documentaires à travers le monde, revient sur le devant de l’affiche avec son nouveau long-métrage, La beauté du geste. A travers notre rencontre avec le réalisateur, plongez dans l’univers passionnant du ballet royal cambodgien, de ses danseuses et de la royauté cambodgienne.

Connu pour la réalisation de multiples documentaires à travers le monde, Xavier de Lauzanne, cinéaste français, revient sur le devant de la scène avec un nouveau projet intitulé La Beauté du geste : Un long-métrage où est mis en avant le ballet royal cambodgien, son histoire et la signification de cette danse à travers l’élaboration du dernier spectacle de la princesse Buppha Devi, Métamorphoses, en France et en Suisse. Nous y retrouvons des entretiens particuliers avec la princesse Buppha Devi, Voan Savay danseuse star de la compagnie nationale de danse du Cambodge ainsi qu’avec Proeung Chhieng, lié au ballet royal depuis son enfance. Le spectateur plonge ainsi dans un univers de douceur, de grâce mais également au cœur d’une histoire tragique.  

La production du film débute en 2017, lors d’une rencontre inattendue avec le prince Tesso Sisowath : “C’est un peu un hasard, j’ai rencontré le prince Sisowath, qui est membre de la famille royale et qui travaillait avec la princesse Buppha Devi, qui elle-même dirigeait le ballet royal. Il m’a parlé de ce ballet royal et m’a dit que la princesse était assez âgée, pas très en forme. Elle réaliserait donc probablement sa dernière tournée en Europe, une occasion unique de suivre cette dernière création”. 

Le ballet royal cambodgien, une histoire douloureuse

Avec le ballet royal en toile de fond, le réalisateur explore l’histoire d’un art sacré, fondement d’une identité nationale et témoin des moments les plus sombres de l’histoire du pays. Le ballet royal accompagne les cérémonies royales depuis plus de mille ans. Les Khmers utilisent ce moyen d’expression comme offrandes aux dieux afin d’obtenir la paix ainsi que pour éviter de futurs malheurs. Mais la danse est aussi devenue un moyen de résistance et de résilience pendant le génocide cambodgien : “Le génocide qu’il y a eu dans les années 70 au Cambodge est assez unique car il a provoqué le retour complêt à l’âge de pierre. Il n’y a pas d’autres exemples dans le monde…Tout disparaît : la connaissance, les institutions, la pensée intellectuelle et artistique. C’est un exemple assez extrême. Aujourd’hui, les Cambodgiens doivent faire face, encore maintenant, 40 ans après, à la reconstruction de leur propre identité”.

Pour marquer cette période tragique du Cambodge, Xavier de Lausanne a d’ailleurs choisi de montrer une séquence particulièrement marquante : Dans des camps de réfugiés, des danseuses proposent des cours aux réfugiés, afin de garder espoir : “le film montre ces femmes qui étaient des danseuses du Ballet royal et qui avaient absolument tout perdu, à commencer par leur famille et leurs amis. La seule chose qui leur restait finalement dans ces camps, était le mouvement de leurs mains et la passion pour cet art”. 

Un lien historique entre la France et le Cambodge

Le documentaire puissant a aussi voulu revenir sur le lien historique et profond avec la France. Celui-ci remonte au début du 20e siècle, lorsque le roi Sisowath est invité par la France avec sa troupe du Ballet Royal à l’Exposition coloniale de Marseille en 1906. Leur performance captive le public français et suscite un vif intérêt pour l’art et la culture du Cambodge. Cette rencontre culturelle conduit les danseuses à Paris pour des représentations exceptionnelles à l’Élysée et au Pré-Catelan. Parmi les spectateurs privilégiés se trouve l’artiste Rodin. Fasciné par cette rencontre inattendue, il décide de s’inspirer des mouvements gracieux des danseuses, une fluidité et une précision encore jamais vue en France : “en fait, j’ai découvert ce lien avec Rodin, que je ne connaissais pas. C’est une histoire assez incroyable, il rencontre les danseuses du ballet et découvre ce geste qui en 1906 était totalement inconnu à l’époque. Il a complètement été fasciné”. Ainsi, le ballet royal cambodgien entretient un lien indéniable avec la France, témoignant de l’importance des échanges culturels et de la passion commune pour l’art et la danse.

Pour visionner cet inspirant documentaire, plusieurs avant-premières sont programmées aux quatre coins de la France durant tout le mois de février 2024, avant la sortie officielle, le 13 mars. Sautez le pas et venez à la rencontre des danseuses du ballet royal et découvrez la grâce et la beauté de leurs gestes.

Retrouvez toutes les infos sur le site internet du film 

Par Christophe Verger – Lepetitjournal.com – 8 février 2024

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