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Vietnam : fin du voyage pour le marcheur boudhiste qui déplaçait les foules

Avec sa tunique rapiécée et sa casserole pour mendier, il était devenu un phénomène au Vietnam: Thich Minh Tue, un fidèle boudhiste, a « volontairement mis fin à sa marche » qui déplaçait les foules à sa suite dans le pays, ont annoncé lundi les autorités.

Médiatisée par de nombreux internautes qui postaient des images de son périple sur Facebook, TikTok et YouTube, avec des lives attirant des centaines de milliers de suiveurs, la marche s’est arrêtée dans le nord du pays, au lendemain d’un entretien entre Thich Minh Tue et les autorités.

Il a « volontairement cessé de marcher et de demander l’aumône », a annoncé dans un communiqué le comité gouvernemental aux Affaires religieuses.

Selon le communiqué, le passage de Thich Minh Tue avait dernièrement perturbé la circulation dans la province de Hue (centre) et causé la mort d’un homme, victime d’un coup de chaleur dans la foule, tandis que deux femmes ont dû être hospitalisées.

Les autorités ont donc rencontré dimanche soir Thich Minh Tue, de son vrai nom Le Anh Tu, pour discuter de ces incidents et il a accepté de stopper sa marche.

Le Vietnam communiste se méfie des grands rassemblements spontanés.

Or, Thich Minh Tue était devenu une source d’inspiration pour les poètes, les peintres et même les dessinateurs de mode ces dernières semaines. Son bol, en fait un récipient métallique provenance d’un autocuiseur pour le riz, était devenu un mème populaire sur les réseaux sociaux.

Des centaines de riverains et suiveurs se rassemblaient sur son passage pour le saluer en personne à chaque étape, lui offrant de la nourriture ou un refuge pour la nuit, au point que les médiats d’Etat ont parlé de lui comme du « phénomène Thich Minh Tue ».

Mi-mai, les autorités avaient reproché à « des forces hostiles d’utiliser le phénomène Thich Minh Tue pour s’opposer à la politique religieuse du parti et de l’Etat sur les réseaux sociaux », dans un autre communiqué relayé par les médias d’Etat.

Les groupes de défense des droits humains estiment que le pays restreint les libertés religieuses. Le comité aux Affaires religieuses a souligné que « les autorités locales ont assuré partout les conditions pour que M. Le Anh Tu puisse marcher ».

La fin du voyage a suscité des réactions partagées sur les réseaux sociaux. Un utilisateur de Facebook, Khuong Saigon, a jugé qu’il était temps que la fièvre retombe et que « revienne la paix pour qu’il puisse continuer à pratiquer sa religion seul ». Un autre, Ngoc Tung, s’est demandé pourquoi il avait de lui-même souhaité arrêter si brutalement: « On n’y croit pas », a-t-il dit.

Agence France Presse – 3 juin 2024

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