Un émissaire chinois rencontre le chef de la junte militaire
Un émissaire chinois a rencontré le 8 août en Birmanie le chef de la junte pour discuter de “la paix et la stabilité” le long de leur frontière commune, a rapporté un média d’État birman.
Cette rencontre survient quelques jours après la prise par les rebelles d’un commandement militaire régional près de la frontière avec la Chine, dans l’État Shan (est).
L’État Shan est le théâtre d’affrontements renouvelés depuis qu’une alliance de groupes armés ethniques a repris son offensive contre l’armée birmane, le long d’une autoroute cruciale pour le commerce avec la Chine, en dépit d’un accord de cessez-le-feu signé sous l’égide de Pékin.
Selon le média d’État birman Global New Light of Myanmar, le chef de la junte Min Aung Hlaing a discuté à Naypyidaw, la capitale du pays, avec l’envoyé spécial de Pékin pour la Birmanie Deng Xijun des “processus de paix internes et des mesures de paix et de stabilité dans la région frontalière”.
Le général “a expliqué la mise en œuvre des objectifs et d’une feuille de route en cinq points afin d’assurer la paix et la stabilité”, selon le journal d’État.
La Chine est un allié majeur de la junte birmane à laquelle elle fournit des armes. Selon des analystes, Pékin maintient en parallèle des liens avec des groupes ethniques armés en Birmanie qui tiennent des territoires près de sa frontière.
Le 3 août, une alliance de groupes rebelles ethniques s’est emparée du commandement militaire du nord-est dans la ville de Lashio, où vivent quelque 150 000 personnes, une première depuis le coup d’État de 2021.
Min Aung Hlaing a accusé des sources “étrangères” de collaborer avec ses adversaires politiques et ethniques pour concevoir des armes et d’autres supports militaires dans des usines situées près de la frontière chinoise.
Des dizaines de civils ont été tués ou blessés au cours des récents combats dans l’État Shan, selon la junte et des groupes de secours locaux.
Le putsch de 2021 a relancé les combats avec les groupes armés des minorités ethniques ainsi qu’avec les Forces de défense du peuple, qui militent pour le rétablissement de la démocratie.
Une myriade de ces groupes combattent dans les régions frontalières depuis l’indépendance de la Birmanie en 1948 pour leur autonomie et le contrôle de ressources lucratives.
Gavroche-thailande.com – 9 août 2024
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