Les bons et les mauvais côtés du retour en force des touristes chinois en Thaïlande

Les arrivées de touristes chinois en Thaïlande en 2024 pourraient dépasser celles d’avant la pandémie, mais cela n’a pas que des effets positifs.

La décision du gouvernement thaïlandais d’encourager les ressortissants chinois à voyager sans visa a certainement fait augmenter leur nombre.

On estime aujourd’hui qu’ils sont environ 35 000 par jour, grâce à l’augmentation du nombre de vols au départ d’un plus grand nombre de villes chinoises.

Le volume global est revenu au niveau de l’époque pré-covid ou l’a même dépassé.

Bien que l’impulsion donnée au tourisme thaïlandais et aux caisses de l’État soit évidente, le mouvement présente d’autres caractéristiques.

Des panneaux publicitaires récents à Bangkok et à Rayong, rédigés exclusivement en langue chinoise, ont suscité la colère de thaïlandais sur les réseaux sociaux et ont été retirés par les autorités locales.

Deux jours après, c’est l’enseigne en chinois d’un supermarché dans la ville de Nakhon Ratchasima qui a déclenché l’ire des internautes thaïlandais et le supermarché a ensuite fermé ses portes.

Le ministère thaïlandais du Commerce se plaint que les produits nationaux fabriqués en Chine inondent les marchés thaïlandais avec des rabais considérables par rapport aux articles fabriqués en Thaïlande.

La société de technologie de commerce électronique et de vente au détail Alibaba Group Holding, très populaire, est essentiellement gérée depuis la Chine et propose des prix cassés.

Parallèlement, les médias thaïlandais racontent souvent que des citoyens chinois ont été enlevés ou rapatriés de force.

Dans le même temps, les agents de l’immigration thaïlandais font périodiquement des descentes dans les entreprises chinoises illégales et les centres d’escroquerie dans tout le pays.

Certaines parties du Mékong et du Triangle d’or, au Laos et au Cambodge, sont déjà surveillées par des patrouilles chinoises de sécurité ou de « maintien de l’ordre », bien que la Thaïlande ait jusqu’à présent résisté à ce mouvement sur son propre territoire.

Ces deux régions sont des centres de corruption et de criminalité, selon d’innombrables médias.

Certains signes indiquent que le gouvernement thaïlandais prend des mesures pour lutter contre l’influence économique et politique croissante de la Chine.

Le Premier ministre Srettha Thavisin, par exemple, a encouragé les investissements en Thaïlande de grandes entreprises américaines telles que Google et Microsoft.

Il a aussi fait marche arrière sur les accords militaires chinois, notamment l’achat controversé de sous-marins.

Sa promotion d’un pont terrestre de 28 milliards de bahts pour relier les océans Pacifique et Indien dans le sud de la Thaïlande a contrarié les mégainvestisseurs chinois qui auraient préféré un canal pour faciliter le passage des navires chinois.

La Chine est le premier partenaire commercial de la Thaïlande et environ 15 % des citoyens thaïlandais ont des racines ethniques chinoises.

Alors que l’influence des États-Unis recule en Asie, celle de la Chine s’accroît rapidement.

La Thaïlande a toujours cherché à garder un équilibre dans ses relations avec ces deux puissances, qui sont importantes et généralement bénéfiques, mais qui pourraient aussi mettre en danger l’indépendance du pays.

Le parti politique Move Forward, résolument pro américain et anti chinois, a récemment été dissous pour avoir menacé la monarchie, ce qui a déclenché l’ire des médias occidentaux.

L’influence chinoise fait peur à une partie de la population thaïlandaise, souvent les plus jeunes qui ont adopté la culture occidentale, tandis que l’influence américaine inquiète une autre partie, souvent plus âgée, ceux qui défendent la monarchie.

Toutelathailande.fr avec Pattaya Mail – 14 août 2024