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En Thaïlande, les créatures des temples ont leur appli

Un jeu pour mobiles thaïlandais invite les utilisateurs à s’occuper de fictives créatures mignonnes, inspirées de celles qui veillent sur les temples bouddhistes ruraux. De quoi trouver un peu de douceur.

Les traditions locales liées au bouddhisme regorgent de créatures mythiques. On trouve par exemple des tua mom, des chimères entre le lion et le dragon, à l’entrée de temples thaïlandais. Elles se nichent désormais jusque dans les smartphones, avec le jeu Himmapan Marshmello Saga, dont une version d’essai a récemment été lancée (la version définitive devrait être disponible mi-février), rapporte Khaosod. L’application permet de nourrir, faire jouer et même faire évoluer des versions mignonnes et en pixel art de ces gardiens des temples.

La popularité de certaines sculptures de régions rurales vient des réseaux sociaux, détaille le quotidien thaïlandais. Des œuvres méconnues sont devenues virales à la fin de l’année dernière, leur style dépouillé et minimaliste contrastant avec les représentations plus opulentes des grands temples du pays. Le créateur d’Himmapan Marshmello Saga, Tinnapop Sornpom, s’est dit inspiré par les hastags qui ont alors circulé, dont #HimmapanMarshmallow, “en référence à la forêt mythique Himmapan” et à l’aspect proche de la guimauve des sculptures en question. “À mon époque, on jouait aux Tamagotchi ou aux Digimon [un concurrent direct des Pokémon], précise le développeur trentenaire. Là, j’ai vu les hashtags […] c’était trop mignon !”

Accord des temples

Le jeu est signé Holy Basil, une branche des studios indépendants Fairplay, et suscite déjà l’engouement avec plus de 50 000 téléchargements de la version d’essai, relate Khaosod. Une version traduite en anglais est à l’étude, avec l’envie de partager des phénomènes culturels présentés dans l’appli ; par exemple au sujet du siam si, cette pratique divinatoire où une personne pose ses questions en remuant des bâtonnets dans un étui”.

La version définitive comprendra par ailleurs des microtransactions dont une part des bénéfices iront aux temples, relève le quotidien. Tinnapop Sornpom, de son côté, souligne qu’il a demandé aux responsables des lieux de culte la permission d’utiliser l’imagerie des créatures sculptées. Les réactions ont été enthousiastes :

Certains prêtres nous ont même demandé :‘Voulez-vous qu’on les partage tout de suite sur notre page en ligne ?’”

Courrier International / Khaosod – 6 février 2021

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