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En Birmanie, un quart de la population carcérale libérée

Chaque année, au moment du nouvel an bouddhique, la tradition veut que le président birman accorde une amnistie. Mais cette année, face aux risques de propagation du Covid-19 dans des prisons surpeuplées, U Win Myint s’est montré particulièrement généreux.

“Le pardon à grande échelle est une tradition à l’occasion des festivités du nouvel an, et ce en vertu de la section 401 du code de procédure pénale”, explique sur son site The Myanmar Times ce vendredi 17 avril, peu après l’annonce par la présidence d’une amnistie pour 24 896 détenus. Parmi eux, 87 étrangers, qui “seront expulsés immédiatement”.

L’amnistie, accordée selon les termes du communiqué officiel “pour la paix et la joie des citoyens tout en prenant en considération les préoccupations humanitaires”, a pris effet aussitôt. Des réductions de peine ont également été octroyées à certains prisonniers. Les condamnés à mort notamment ont vu leur peine commuée en prison à vie.

L’an dernier, l’amnistie avait concerné 9 353 détenus. En triplant presque ce nombre cette année, les autorités birmanes pourraient avoir cédé aux appels d’organisations de défense des droits de l’homme qui ont fait part de leurs craintes de voir le nouveau coronavirus se propager rapidement dans des prisons surpeuplées. Les 50 prisons et 48 camps de travail abritent 90 000 détenus, alors que leurs capacités sont estimées à 62 000 personnes.

Jusqu’à maintenant en tout cas, rappelle The Myanmar Times, l’administration pénitentiaire avait refusé de donner suite aux recommandations émises par ces organisations internationales. Et d’assurer que “la santé des détenus était régulièrement contrôlée” et que, durant les visites, le nombre de visiteurs autorisés avait été ramené de trois à un. “De même, au réfectoire, des groupes de prisonniers mangent à tour de rôle pour garantir une distance de cinq pieds [1,5 mètre] entre chacun”, écrit le journal, citant U Zaw Htay, porte-parole de la présidence. Et, dans la prison de Mandalay, les détenus porteraient des masques qu’ils auraient eux-mêmes confectionnés.

En ce vendredi 17 avril, marquant le nouvel an bouddhique, célébré en Birmanie, en Thaïlande, au Laos et au Cambodge, “aucun nouveau cas de Covid-19 n’a été détecté au cours des dernières vingt-quatre heures”, rapporte The Myanmar Times dans un autre article. À ce jour, le pays compterait 85 cas, 4 décès et 2 guérisons.

Courrier International – 17 avril 2020

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