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Le premier satellite 100% birman devrait voler en 2021

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Dans le cadre d’un accord entre le Japon et la Birmanie, Nay Pyi Taw devrait lancer en 2021 son premier satellite 100% birman, réalisé par des ingénieurs birmans en formation en partenariat avec les universités japonaises de Hokkaido et Tohoku.

Ce transfert de technologie repose sur l’idée que si les gros satellites très puissants que développent les pays riches sont totalement hors de portée technique et financière de la Birmanie, de plus petits engins bien moins onéreux seraient fort utiles s’ils permettent de collecter des données suffisamment ciblées pour être pertinentes.

Et c’est justement ce genre de satellites que les deux universités japonaises développent désormais depuis plusieurs années au sein d’un programme de coopération créé en 2016 et intitulé le Consortium asiatique de microsatellites. A l’initiative du Centre d’études spatiales de l’université d’Hokkaido, ce consortium est constitué de l’agence spatiale japonaise et de 16 universités de pays émergents, dont la Birmanie. L’objectif est de partager les coûts de développement, de lancement et de fonctionnement de microsatellites, ainsi que de favoriser les transferts technologiques et de compétences. Selon l’un des experts japonais en charge de ce programme, « avec une cinquantaine de microsatellites, la planète entière peut aujourd’hui être surveillée et analysée de manière continue ».

A la condition bien sûr d’utiliser les technologies inventées par les deux universités japonaises, technologies qui permettent pour l’une d’incliner le satellite sur son orbite de manière optimale pour observer une zone bien précise et pour l’autre d’accéder de modifier la sensibilité des capteurs de la machine pour s’intéresser à différents spectres lumineux donc enregistrer des informations de nature variées avec le même capteur. Un gain de poids sensible comparé aux mastodontes que les grandes puissances spatiales développent. « Evidemment, cela signifie que nous devons passer d’un spectre à l’autre et non pas tout avoir en continue, mais le jeu en vaut la chandelle lorsque l’on considère les coûts », explique l’expert japonais. Par exemple, dans le cadre de ce consortium, les deux universités japonaises et les Philippines ont lancé Diwata-1 en 2016 et Diwata-2 en 2018.

15 millions d’euros au lieu de 500 millions d’euros

Les engins chinois, étasuniens, européens ou russes pèsent d’une a vingt tonnes, selon leur type et coûtent au mieux de l’ordre de 500 millions d’euros à développer. Sachant que suivant le lanceur, l’orbite et le type de satellite, il faut débourser de 10 000 à 30 000 euros par kilos, il est clair que tout cela est totalement hors de portée financière de la Birmanie. Sans même parler des compétences scientifiques. Pourtant, des satellites d’observations et de télécommunications seraient bien utiles à un pays dont les infrastructures de transports sont faibles – ce qui rend bien des lieux pour l’instant presqu’impossible à surveiller correctement – et qui figure au sommet de tous les classements des risques de catastrophes naturelles, les impacts desquelles peuvent être considérablement minimisés par une surveillance satellite permettant les alertes adéquates, ou dont l’agriculture demeure le principal employeur à une époque où l’optimisation des cultures et des récoltes se fait de plus en plus grâce à de l’information venue du ciel, par exemple pour certaines maladies affectant les plantes.

Nos machines n’excèdent pas les 50 kilogrammes et la totalité des coûts, depuis la conception jusqu’à la mise en orbite, se monte à environ 15 millions d’euros, ce qui rend notre programme abordable pour les pays émergents de la région, se réjouit un ingénieur japonais. Sept ingénieurs birmans vont donc rejoindre Hokkaido pour travailler durant cinq ans en tout à la mise au point de deux satellites, dont le premier devrait être lancé en 2021. Le programme est entièrement financé par la Birmanie. Les sept auraient dû être à pied d’œuvre en mars dernier, mais avec la crise de la Covid-19 ils n’ont pas encore pu faire le voyage. Cela ne devrait plus tarder et leurs collègues japonais sont eux déjà prêts à les accueillir.

Cette activité fait partie d’un programme birman entame en 2017 et qui vise à doter le pays de ses propres ressources spatiales dans les années à venir. En août 2019, une collaboration entre Nay Pyi Taw et Intelsat a déjà abouti au lancement de Intelsat 39, un satellite de communication dont la Birmanie est propriétaire d’une partie des capacités et qui permet aujourd’hui une meilleure bande passante et couverture du pays. Mais cela reste une copropriété… Avec les deux microsatellites, ce seront des machines 100% birmanes qui prendront leur envol.

Lepetitjournal.com – 19 mai 2020

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