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L’impossible retour des Rohingyas en Birmanie

Ces dernières années, 855 000 Rohingyas, une minorité musulmane persécutée en Birmanie, ont trouvé refuge au Bangladesh voisin. Entretien avec Ram Das, responsable de l’ONG Care dans les camps de réfugiés surpeuplés à Cox’s Bazar.

Ram Das est responsable du plus grand camp de réfugiés au monde, Cox’s Bazar, au Bangladesh. Avec son équipe, il vient en aide à 855 000 réfugiés rohingyas ayant fui la Birmanie. Entretien.

Qu’est-ce que le camp de Cox’s Bazar ?

En 2017, il y a eu une explosion du nombre de réfugiés après les violences contre cette minorité musulmane en Birmanie. Plus de 700 000 Rohingyas ont fui la Birmanie et ont rejoint la ville de Cox’s Bazar au Bangladesh. Ils sont aujourd’hui 855 000 réfugiés, répartis dans quarante-quatre camps.

Quelles sont les conditions de vies dans ces camps ?

La population des camps est dense, il y a 40 000 personnes par km2, soit quatre fois la densité de la ville de New York. À cause du manque d’espace, cinq à six personnes vivent dans 15 à 17 m2. Ils vivent dans des abris de fortune, soumis à la mousson et aux glissements de terrain. Care essaye de sécuriser ces habitations. On s’occupe aussi de l’accès à l’eau et aux sanitaires.

Comment la population locale a-t-elle réagi à l’arrivée soudaine de centaine de milliers de réfugiés ?

Il y a eu beaucoup d’inquiétudes dans la population locale, environ 30 000 personnes également précaires, sur l’amenuisement des réserves de ressources naturelles après l’arrivée des réfugiés. Mais les Bangladais ont finalement développé de nombreux commerces avec l’afflux de ces réfugiés, pour vendre de la nourriture, des produits d’hygiène, etc. À l’échelle nationale, c’est plus compliqué. Le Bangladesh refuse désormais aux Rohingyas le statut de réfugié qu’il accordait encore au début des années 1990. Le pays plaide pour un retour sécurisé des Rohingyas dans leur pays, selon le protocole signé en 2018. Malheureusement, cela n’est pas possible pour l’instant puisque la Birmanie ne le respecte pas.

Par Manon Bernard et Carla Fournet – Ouest France – 20 juin 2020

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