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Thaïlande. Une vague de contestation contre le pouvoir

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Les rassemblements pour la démocratie se poursuivent malgré l’interdiction. Les jeunes dénoncent le maintien de l’état d’urgence et réclament l’abrogation du crime de lèse-majesté.

Peu importe que l’état d’urgence imposé dans le cadre de la pandémie de coronavirus interdise tout rassemblement en Thaïlande. Des centaines d’étudiants du réseau Jeunesse libre se sont réunis, jeudi, dans la banlieue de Bangkok, brandissant leurs tablettes numériques et leurs smartphones au-dessus de leur tête. Samedi 18 juillet, ils étaient déjà 2 500 à manifester dans les rues de la capitale ; il s’agissait du plus grand rassemblement revendicatif depuis l’accession au pouvoir du Premier ministre, Prayut Chan-o-cha, en 2014, lors d’un coup d’État militaire.

Les contestataires ne manquent pas de raisons de descendre dans la rue. La crise du Covid-19 a affaibli l’économie du pays, et les jeunes diplômés redoutent de ne pas pouvoir trouver d’emploi. Par ailleurs, le maintien de l’état d’urgence constitue pour certains manifestants une façon de faire taire la contestation populaire.

Selon Eugénie Mérieau, autrice d’Idées reçues sur la Thaïlande (éditions Le Cavalier Bleu), les jeunes ont le sentiment de s’être fait voler l’élection législative de 2019. La plupart votaient pour la première fois. Beaucoup ont donné leur voix au Parti du nouvel avenir.Créé en mai 2018, il avait fait son entrée au Parlement, en obtenant 81 sièges sur 500. La dissolution du parti par les autorités en février a provoqué leur colère.

Le roi Rama X en ligne de mire

Les manifestants réclament des changements radicaux : l’abolition de la loi sur le crime de lèse-majesté, qui punit de trois à quinze ans de prison quiconque diffame le roi, la dissolution du Parlement, ainsi que la fin des poursuites et des mesures arbitraires à l’encontre des opposants au gouvernement. Ils exigent aussi le retrait de l’amendement à la Constitution rédigée par les putschistes, qui leur assure le pouvoir.

Selon Eugénie Mérieau, « le roi Vajiralongkorn, monté sur le trône en 2016, mais qui vit en Allemagne, n’a pas réussi à asseoir sa popularité ni sa légitimité auprès des Thaïlandais, contrairement à son père », le roi Bhumibol, qui a régné pendant soixante-dix ans, de 1946 à 2016.

Les manifestants« s’exposent à des peines de prison pour violation de l’état d’urgence », prévient la chercheuse. Mais le port du masque les rendant difficilement reconnaissables, ils craindraient moins les représailles. Les étudiants qui témoignent souhaitent néanmoins rester anonymes.

Par Carla Fournet – Ouest France – 25 juillet 2020

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