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Photographes vietnamiennes, un itinéraire difficile pour un rêve à portée de main

Au Vietnam, les femmes ne constituent qu’une part très modeste du palpitant microcosme des photographes professionnels. Mais ces passionnées mettent toutes leur énergie et leur ferveur au service de l’art graphique et leurs œuvres n’ont rien à envier à celles des hommes.

La création artistique est un travail de longue haleine, et il n’est malheureusement pas facile de parvenir au succès. Afin de créer une œuvre, l’artiste doit faire preuve de talent, mettre en œuvre un savoir-faire, s’atteler à la tâche avec ardeur et y consacrer du temps et une grande énergie… Alors, si la photographie est un métier exigeant pour les hommes, l’ampleur des défis à relever est encore plus grande pour les femmes.

Dào Hoa Nu a débuté la photographie sur le tard, à l’âge de 37 ans. Cependant, les photographes professionnels admirent son travail et respectent à la fois son talent et sa riche expérience. Quelques années après ses débuts, Dào Hoa Nu a édité plusieurs recueils de ses meilleurs clichés comme « Vietnam quê huong tôi » (Vietnam, mon pays natal), « Huê, quê me cua tôi » (Huê, ma terre natale), ou « Festival de Huê »… qui ont laissé une belle impression bien particulière chez le public. L’écrivain de renom Hoàng Phu Ngoc Tuong a confié : « Ce qui m’émerveille dans le travail de Dào Hoa Nu, c’est son talent à entrelacer peinture et photographie », explique-t-il.

« Pour les femmes, la profession de photographe est délicate car elle demande beaucoup de temps et d’énergie. Il faut se déplacer dans divers endroits, obligeant les femmes à sacrifier un peu leurs tâches familiales, notamment le soin et l’éducation des enfants. Ainsi, la photographie, si elle n’est pas une tâche aisée pour les hommes, est encore plus ardue pour les femmes », estime la photographe Trân Thi Thu Dông, cheffe adjointe du Département des beaux-arts, de la photographie et des expositions.

Comment les femmes photographes peuvent-elles surmonter tous ces obstacles pour poursuivre leur carrière ? La répose est toute simple : elles sont guidées par une passion infinie. Elles peuvent se réveiller très tôt le matin pour capturer une scène de l’aube ou bien rentrer tard le soir pour immortaliser un crépuscule éblouissant. Alors que tous les membres de leur famille sont assoupis, elles peuvent encore rester des heures devant l’écran de leur ordinateur afin de travailler les images.

Une passion récompensée par des chefs-d’œuvre

Ces sacrifices ne sont jamais cependant vains. Les résultats obtenus sont généralement prisés par le public. Parmi les femmes photographes primées lors de concours nationaux et internationaux, on voit souvent le nom de Vietnamiennes telles que Dào Hoa Nu, Linh Phuong ou encore Thi Tho… Khanh Phan (de son vrai nom Phan Thi Khanh) est une jeune photographe talentueuse. À 30 ans, l’échec de son mariage lui a laissé une blessure profonde. Pour adoucir sa tristesse, Khanh Phan a décidé d’acheter un appareil photo à l’âge de 32 ans. C’est cette initiative qui l’a conduite vers une nouvelle aventure où la photographie lui a permis de surmonter les moments les plus difficiles. Les plus beaux instants de la vie quotidienne qu’elle a capturés l’ont aidée à guérir ses souffrances.

En deux ans seulement, toutes les images qu’elle a soumises aux concours de photographie internationaux ont obtenu des résultats notables dont le 1er prix de la catégorie « Fun » du prix Skypixel 2019, le 1er prix de la catégorie « Personnes » du concours Drone Awards 2019, ou encore le 3e prix du Fineart Photo Awards 2019…

Le monde a pu découvrir les paysages grandioses du Vietnam à travers les clichés impressionnants et artistiques de la jeune photographe. Bien que sa carrière professionnelle soit courte (environ cinq ans), le nom de Khanh Phan est déjà réputé sur les forums. Elle n’est devenue membre de l’Association des photographes vietnamiens qu’à l’âge de 34 ans mais elle fait déjà partie des figures de proue des femmes photographes professionnelles, qui sont encore malheureusement trop rares dans le pays.

À présent, il y a cinq clubs réservés aux femmes dans l’ensemble du pays. Pour elles, la photographie était d’abord un loisir. Mais alors que leur passion grandit, elles récoltent les fruits de leur travail et décrochent parfois des prix prestigieux. Elles ont l’œil pour saisir la beauté immuable des petites scènes du quotidien.

Par My Anh – Le courrier du Vietnam – 8 août 2020

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