L’URDSE s’ouvre au monde à travers son réseau de partenaires
Doubles diplômes ou licences délocalisées, l’Université Royale de Droit et de Sciences Economiques multiplie les partenariats internationaux pour développer un enseignement supérieur de qualité au Cambodge.
Les partenariats essentiels dans un monde globalisé
Quarante-cinq, c’est le nombre de partenariats avec des universités et des centres de recherche basés à l’étranger qu’a développés l’Université Royale de Droit et de Sciences Économiques (URDSE) depuis sa création à Phnom Penh en 1949.
Un système aux nombreux avantages : il offre aux étudiants la possibilité d’obtenir un diplôme reconnu dans un autre pays en plus de leur diplôme cambodgien, leur permet de progresser rapidement dans une langue étrangère et de vivre une expérience inter-culturelle valorisée lors de l’insertion professionnelle.
« Les partenariats sont aujourd’hui essentiels dans un monde globalisé où la science et la recherche se construisent en équipe, où les entreprises recherchent des salariés ayant une connaissance des techniques, savoirs, compétences et savoir être aux standards internationaux et où les décideurs se doivent de maîtriser les grands enjeux internationaux. Les partenariats tant avec les différents acteurs socio-économiques Cambodgiens qu’avec les acteurs académiques internationaux sont donc essentiels », explique Laurent MESMANN, conseiller spécial du recteur de l’URDSE.
Des relations particulières avec les universités françaises.
Dans cette toile mondiale, l’URDSE entretien des relations particulières avec les universités françaises.
C’est par exemple le cas de l’université Lumière Lyon 2 qui propose depuis le début des années 2000 une licence de droit délocalisée à Phnom Penh au sein de l’Université Royale de Droit et Sciences Économiques. Dans ce cadre, des enseignants et des professionnels Français interviennent auprès des étudiants Cambodgiens en complément de leur formation en khmer.
Le partenariat offre aussi la possibilité aux étudiants, Français et Cambodgiens, d’étudier dans l’université partenaire.
Les universités de Nantes et de Paris 8 Vincennes proposent des programmes similaires en sciences économiques et gestion ainsi qu’en droit. D’autres projets sont en préparation avec des partenaires tels que l’Université Renne 2 pour un diplôme de Master en commerce international sur les relations euro-asiatiques ou en Europe, avec l’Université Libre de Bruxelles en gestion du tourisme.
13 000 étudiants à URDSE
Située au 93 du Boulevard Monivong, URDSE est depuis 2007 un établissement public d’enseignement supérieur où les 13 000 étudiants accueillis choisissent d’apprendre le droit, l’économie et la gestion, l’administration publique ou l’économie de l’informatique.
Au fil des ans, l’université membre du réseau des universités de l’ASEAN (AUN) a su développer les partenariats à l’étranger. « Le grand nombre des partenariats permet de multiplier les aires géographiques ainsi que les langues d’accueil, principalement le chinois, le japonais, le français et l’anglais, pour les étudiants. La multiplicité de partenaires permet également de bénéficier d’autant de centres et d’équipes de recherche susceptibles à elles toutes de répondre à la quasi-intégralité des demandes d’accompagnement scientifique, de recherche conjointe ou de supervision de thèse dans un domaine précis.
La multiplicité des partenariats permet également d’éviter la dépendance vis-à-vis d’une institution et le maintien d’une ligne scientifique indépendante »
précise Laurent Mesmann.
Une centaine d’étudiants cambodgiens partent étudier dans un des établissements partenaires après leur licence.
Chaque année, un peu plus d’une centaine d’étudiants cambodgiens partent étudier dans un des établissements partenaires après avoir obtenu leur licence. Inversement, une centaine d’étudiants étrangers sont accueillis à l’URDSE.
« Étudier au Cambodge dans le cadre d’un double diplôme devient une expérience reconnue par les recruteurs en France, démontrant la capacité d’adaptation et la curiosité intellectuelle de l’étudiant »
, ajoute le conseiller.
Sakda Sau est étudiant en droit international général. Il vient d’intégrer l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne pour l’année universitaire 2020-2021.
Arrivé en France il y a deux semaines, il se réjouit de pouvoir étudier là où le droit Cambodgien prend sa source. Impatient de faire connaissance avec la culture française, de rencontrer d’autres étudiants, Sakda est conscient qu’il risque de rencontrer des difficultés mais pense surtout aux nombreux avantages que cette formation va lui apporter « Les études en France sont une porte ouverte aux découvertes avec quelques difficultés à surmonter au niveau de la culture. J’attends beaucoup des échanges avec les locaux et les professionnels. Cette formation m’ouvre de nouvelles perspectives et de nouvelles méthodes de réflexion ».
Direction Lyon 3, université Jean Moulin pour Sammaveachea Kan partie en même temps que son camarade pour étudier le droit immobilier. Tous deux bénéficient d’une bourse du gouvernement français. Sammaveachea souhaite elle aussi apprendre davantage que du droit : elle recherche l’immersion dans la culture française.
« J’ai choisi cette formation francophone parce que, premièrement, c’est une formation reconnue et réputée par les anciens. Ensuite, parce que le droit cambodgien et le droit français sont assez proches. Enfin, la langue française m’attire. Cette formation m’apporte plus que des connaissances juridiques, par exemple la philosophie et la théorie du droit. Avant de commencer le cours, on a normalement une ouverture vers l’histoire avant de plonger dans les détails. De surcroit, c’est aussi un avantage linguistique – on a un cours français général en plus de français juridique ,»
explique l’étudiante qui a emporté dans sa valise une petite peluche souris vêtue d’une tenue traditionnelle khmère pour parer aux coups de blues éventuels.
De 1000 et 3000 dollars l’année en fonction du master choisi.
Ros Raksa a étudié le français en classe bilingue au collège Preah Monivong de Battambang. Très attachée à cette langue, l’étudiante choisit en 2017 d’intégrer l’Université Royale de Droit et de Sciences Économiques et sa filière d’économie gestion bilingue pour ses études supérieures.
« Grâce à cette formation, je peux dire que la formation francophone et la formation khmère sont totalement différentes. Les enseignants francophones nous font réfléchir davantage par nous-mêmes, ils développent notre esprit critique, les étudiants font de l’auto-apprentissage et cherchent d’autres ressources éducatives par eux-mêmes »
explique l’étudiante de troisième année. En plus de connaissances solides en économie gestion, de progrès en français, Ros Raksa se réjouit des progrès qu’elle a fait en anglais grâce aux interventions de professeurs étrangers.
La jeune femme souligne que
« les enseignants cambodgiens laissent davantage de temps libre aux étudiants pour leur permettre de travailler à mi-temps ».
Si les frais de scolarité restent raisonnables pour les formations proposées, il faut tout de même compter autour de 500 dollars l’année pour la licence et entre 1000 et 3000 dollars l’année en fonction du master choisi. Les formations anglophones sont les plus couteuses. Certains cursus sont proposés en formation initiale, d’autres en cours du soir. C’est le cas pour le master banque finance et assurance en collaboration avec l’université de Nantes ou le Master en droit des affaires franco-asiatique avec l’université Paris II Panthéon.
Des formations qui permettent la mobilité des enseignants et des étudiants.
Ces formations qui permettent la mobilité des enseignants offrent aussi des opportunités aux étudiants. Si Ros Raksa projette de poursuivre son Master en France, Luna Aubree, elle, a fait le chemin inverse. L’ancienne étudiante Française s’est orientée vers le Master Economie Sociale et Solidaire proposé par Lyon II après avoir obtenu sa licence d’économie à la Sorbonne. En plus de l’approche de développement local proposée par l’université du Rhône, Luna espérait effectuer son master II au Cambodge.
« La possibilité d’effectuer la seconde année du Master à l’étranger, au Cambodge, m’a définitivement décidé à postuler à cette formation, déclare la jeune femme, c’est une opportunité d’enseignement dans un pays dans lequel l’aide internationale est très développée, dans un contexte nouveau pour moi et très différent de la France ».
Son diplôme en poche, la jeune femme décide de prolonger l’expérience cambodgienne, une terre d’opportunités pour elle. Luna intègre en novembre 2019 l’équipe de « Livelihood and Environment » de l’ONG Tchèque People In Need (PIN) en tant que conseillère en développement de marché puis devient responsable de l’autonomisation économique.
« J’ai la chance de travailler dans un environnement qui me permet à la fois de travailler en équipe avec des partenaires locaux et avec un management qui me fait confiance et me permet d’évoluer rapidement. Je souhaite approfondir mon expérience professionnelle et personnelle au Cambodge encore un temps, et pourquoi pas continuer dans un autre pays plus tard » se réjouit l’ancienne étudiante de l’URDSE.
Par Virginie Vallée – Lepetitjournal.com – 21 Septembre 2020
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