Cambodge: sept opposants condamnés pour «trahison»
Sept Cambodgiens ont été condamnés pour «trahison» après avoir publié en ligne des articles favorables à un des chefs de l’opposition en exil en France Sam Rainsy, nouveau tour de vis des autorités qui accentuent la répression.
Quatre personnes, en fuite, et une cinquième, déjà en détention, ont été condamnées à sept ans de prison. Deux autres, qui ont depuis rallié le parti au pouvoir, ont écopé d’une peine de cinq ans avec sursis, a détaillé jeudi à l’AFP leur avocat, Sam Sokong. Ils vont faire appel.
Sam Rainsy est le co-fondateur du Parti du salut national du Cambodge (PSNC) qui avait réalisé une percée aux élections générales de 2013, avant d’être dissous quatre ans plus tard par la Cour suprême du pays.
Cet opposant historique au premier ministre cambodgien Hun Sen, à la tête du pays depuis 35 ans, vit en exil en France depuis 2015.
Ces tentatives de retour au Cambodge ont avorté et il risque jusqu’à 30 ans de prison dans son pays.
Hun Sen, l’un des plus anciens dirigeants au pouvoir dans le monde, a encore pu renforcer son emprise à l’issue des législatives de 2018 qui ont donné à son parti, le Parti du peuple cambodgien (PPC), l’intégralité des sièges au Parlement, des résultats vivement contestés par la communauté internationale.
La répression s’est encore accentuée ces dernières semaines.
Depuis fin juillet, 24 militants (opposants politiques, écologistes, rappeurs décrivant les problèmes sociaux…) ont été arrêtés, selon l’ONU qui déplore «une aggravation de l’intolérance des autorités».
Ces arrestations visent à «empêcher le chaos et à assurer l’ordre», a défendu le porte-parole du gouvernement, Phay Siphan.
Agence France Presse – 24 septembre 2020
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