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Au Cambodge, le tourisme est en chute libre à cause du Covid

Le Cambodge a été globalement épargné par l’épidémie de coronavirus. Mais le secteur touristique, l’un des piliers de l’économie du pays asiatique, subit de plein fouet la disparition des touristes étrangers.

l est presque midi au cœur du quartier touristique de Phnom Penh, la capitale cambodgienne. À deux pas du Musée national, les terrasses des restaurants sont habituellement bondées de touristes venus d’Europe, des États-Unis ou d’Australie.

Pourtant, les tables du restaurant David’s Noodle restent désespérément vides.  C’est comme ça depuis le mois d’avril, se désole Sam Soy, propriétaire de l’établissement familial établi il y a sept ans. Normalement, je sers une centaine de repas par jour mais depuis six mois, j’ai au mieux quinze clients dans la journée. Seules les économies familiales nous ont permis de tenir jusque-là. Mais, si les touristes ne reviennent pas dans six mois, on devra se tourner vers le marché local, même s’il est moins rentable. 

Avec seulement 278 cas de Covid-19 recensés depuis le début de l’épidémie, et aucun décès, le Cambodge a jusqu’ici été préservé de la crise sanitaire due à la pandémie. Mais les piliers de l’économie de ce pays en développement sont fortement mis à mal.

Des aides insuffisantes

Parmi eux, le tourisme, qui représente 12 % du PIB (produit intérieur brut) cambodgien et repose principalement sur les voyageurs internationaux. Si les frontières sont officiellement ouvertes, les conditions d’entrée sur le territoire sont drastiques et l’attribution de visas touristiques est suspendue jusqu’à nouvel ordre.  De toute façon, les Européens et Américains ont aussi souffert de la crise et n’ont pas le budget pour voyager au Cambodge » , soupire Sam Soy, amer. Conséquence : les temples d’Angkor, joyau archéologique visité par plus de deux millions de personnes l’année dernière, sont vides, et les plages, désertes. Pour aider les acteurs d’une industrie touristique à bout de souffle, le gouvernement cambodgien a mis en place quelques aides exceptionnelles. Mais elles restent insuffisantes et ne s’appliquent pas aux travailleurs de l’économie informelle, nombreux dans le pays.

Un équilibre financier rompu

C’est notamment le cas de Tuit. Comme tous les jours, ce chauffeur de tuk-tuk est posté en face du musée à Phnom Penh. Pour lui, pas question de changer d’emplacement car malgré tout,  c’est ici qu’il y a le plus de travail  , commente-t-il. En temps normal, l’homme de 47 ans gagne entre 25 et 30 dollars par jour. C’est juste assez pour payer les factures, l’école de ses deux enfants et l’emprunt qu’il a contracté auprès d’un institut de microfinance. Mais depuis plusieurs mois, l’équilibre est rompu.  Je gagne dix dollars par jour mais dois verser 75 dollars à la banque ce mois-ci. Je ne les ai pas… donc je paierai quand je pourrai, malgré les pénalités. 

À moyen terme, seule une reprise du tourisme dans la région permettrait au secteur de sortir un peu la tête de l’eau. Le Vietnam a proposé la réouverture des vols, sous certaines conditions, entre les pays membres de l’Asean (Association des nations d’Asie du Sud-Est) et la Malaisie a annoncé l’ouverture de ses frontières aux touristes régionaux début 2021. De son côté, la Thaïlande a décidé d’ouvrir ses frontières à certains pays jugés sanitairement sûrs. Elle vient de recevoir ses premiers touristes étrangers depuis avril… venant de Chine.

Par François Camps – Ouest France – 14 octobre 2020

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