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La sœur d’un Thaïlandais disparu en juin devant un tribunal cambodgien

La sœur de Wanchalearm Satsaksit, l’activiste pro-démocratie thaïlandais disparu en juin à Phnom Penh, a présenté mardi à un tribunal local des preuves de la présence de son frère dans la capitale cambodgienne au moment de son enlèvement présumé par des hommes armés inconnus.

L’ONG Human Rights Watch soutient que Wanchalearm Satsaksit, 37 ans, a été embarqué dans un véhicule devant son appartement de Phnom Penh le 4 juin. Mais la police cambodgienne a dit dans les premiers jours qu’elle n’avait pas connaissance d’un enlèvement s’étant produit ce jour-là.

À l’issue une audience au tribunal municipal de Phnom Penh, la sœur de Wanchalearm, Sitanun Satsaksit, a déclaré aux journalistes qu’il appartenait désormais à la justice cambodgienne d’enquêter plus avant.

« Nous avons apporté suffisamment de preuves pour montrer au juge que Wanchalearm était ici à Phnom Penh et que l’enlèvement s’est également produit ici à Phnom Penh », a-t-elle déclaré. Un juge décidera s’il y a suffisamment de preuves pour poursuivre l’affaire.

Sitanun Satsaksit a dit qu’elle était en discussion téléphonique avec son frère au moment où ce dernier a été enlevé.

Après avoir organisé une cérémonie bouddhique pour son frère la semaine dernière, Sitanun avait dit envisager de soumettre des photographies et des vidéos au tribunal pour montrer que Wanchalearm était dans la ville.

« Nous ne connaissons pas les auteurs du crime; cependant, il est du devoir et de la responsabilité des autorités au Cambodge et en Thaïlande de découvrir la vérité », avait déclaré vendredi Sitanun Satsaksit aux journalistes à l’issue de la cérémonie devant l’appartement de Wanchalearm, au cours de laquelle des moines bouddhistes ont prié et dispersé de l’eau sacrée.

A la vitesse de l’escargot

Elle a indiqué que la famille gardait encore l’espoir de revoir son frère, mais a estimé que la réponse des autorités des deux pays jusqu’ici n’avait pas été suffisante.

Amnesty International a exhorté mardi les autorités cambodgiennes à redoubler d’efforts pour enquêter sur la disparition de Wanchalearm, affirmant que l’enquête avait « avancé à la vitesse de l’escargot et que les principales preuves semblent avoir été ignorées ».

« Les autorités cambodgiennes doivent montrer qu’elles mènent une enquête crédible », a déclaré Yamini Mishra, directrice régionale Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Le porte-parole de la police nationale cambodgienne Chhay Kim Khoeun, qui avait précédemment déclaré que la police n’était pas au courant de l’incident, a affirmé mardi que les autorités travaillaient sur l’affaire, mais a refusé de commenter davantage.

Dans un communiqué, l’ambassade de Thaïlande à Phnom Penh a déclaré qu’elle suivait l’affaire, mais qu’elle ne pouvait pas en dire plus pour le moment soulignant que « l’affaire est actuellement en cours de procédure judiciaire ».

L’ambassade a déclaré qu’elle coopérait étroitement avec les autorités cambodgiennes et qu’elle continuerait à fournir une aide à la famille de Wanchalearm.

Au moins huit autres militants thaïlandais ayant fui le pays après le coup d’État militaire de 2014 ont disparu du Laos, du Cambodge et du Vietnam, et certains ont été retrouvés morts par la suite, selon des proches et des groupes de défense des droits.

Les autorités thaïlandaises ont déclaré qu’elles n’avaient rien à voir avec les disparitions.

Lepetitjournal.com avec Reuters – 9 décembre 2020

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