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Le Laos – la « batterie » de l’Asie est une bombe à retardement écologique

Les projets de barrages en construction au Laos sont une menace pour la Thaïlande et les autres pays qui profitent du fleuve Mékong. 

Les centrales hydroélectriques au Laos

Nombre de centrales électriques qui seront bientôt achevées d’ici la fin de 2020 :

53 centrales hydroélectriques en construction ou en projet, y compris celles qui devraient être achevées cette année.

Il y aura plus de 90 centrales hydroélectriques au Laos avec une capacité installée combinée de près de 14 000 MW.

Lignes de transmission qui relient les pays voisins :

14 transportent l’électricité vers la Thaïlande, 2 vers le Vietnam, 1 vers la Chine, 2 vers le Cambodge et 1 vers le Myanmar.

La consommation électrique en Thaïlande

Question piège. Qu’est-ce qui consomme le plus d’énergie ?

Siam Paragon à Bangkok ou toute la province de Mae Hong Son (avec 250 000 habitants dans le nord-ouest de la Thaïlande) ?

La réponse étonnante est, bien sûr, Siam Paragon.

L’immense centre commercial de Bangkok consomme 2 fois plus d’électricité que la province du nord-ouest de la Thaïlande, près de la frontière du Myanmar.

Siam Paragon a consommé 123 GWh d’électricité par an (en 2011), alors que les habitants de la province de Mae Hong Son, sur la même période, ont consommé 65 GWh.

L’univers des marques de luxe Louis Vuitton, Chanel, Prada, Tiffany et Cartier, et l’énergie que ces magasins consomment, est un monde totalement différent de celui des autres régions rurales de Thaïlande.

Mais Siam Paragon n’est que l’un des nombreux centres commerciaux de luxe qui s’étendent sur six kilomètres dans la partie chic du quartier de Sukhumvit.

Ils consomment tous de grandes quantités d’énergie.

Le Laos, la batterie de l’Asie du Sud-Est

La Thaïlande s’est donc tournée vers le Laos et le potentiel hydroélectrique du Mékong pour répondre à sa demande croissante d’électricité.

Les barrages de Xayaburi et de Don Sahong, actuellement en construction, sont parmi les pierres angulaires d’un projet de construction de barrages qui permettra au Laos de réaliser son aspiration à devenir la « Batterie de l’Asie du Sud-Est ».

La Thaïlande est l’un des principaux partenaires et acheteurs d’électricité du Laos.

Et le plus grand consommateur d’énergie du royaume est (sans surprise) Bangkok, avec ses lumières étincelantes et sa climatisation qui fait tourner les compteurs d’électricité à toute allure.

De nombreux analystes craignent que les barrages hydroélectriques prévus ne dévastent les populations de poissons, ne nuisent à l’agriculture et ne nuisent à la culture et au tourisme le long du fragile bassin du Mékong, menaçant ainsi les moyens de subsistance de 65 millions de personnes qui dépendent du fleuve pour leurs revenus et leur alimentation.

Avec 42 centrales électriques désormais opérationnelles, le Laos est prêt à réaliser ses ambitions en matière d’électricité.

Avec une capacité installée actuelle d’environ 6 000 MW, le gouvernement laotien espère atteindre 14 000 MW d’ici la fin de l’année.

La disparité dans le Royaume entre la vie urbaine, avide de pouvoir, et l’agriculture à l’ancienne est désormais au centre des préoccupations avec ce nouvel accord avec les fournisseurs d’électricité du Laos.

Mais l’effondrement dévastateur d’un barrage hydroélectrique en juillet 2018 a de nouveau mis en lumière les ambitions énergétiques du Laos.

La dévastation causée par l’effondrement du barrage de Xepian-Xe Nam Noy dans la province d’Attapeu est une preuve flagrante des dangers potentiels des plans du gouvernement laotien.

La rupture du barrage d’Attapeu est une catastrophe survenue le 23 juillet 2018 dans la Province d’Attapeu au Laos.

Le barrage était en construction quand il a cédé.

Situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Cambodge et le Vietnam, le barrage devait rentrer en fonction en 2019.

En cédant, les 5 000 000 tonnes eaux ont détruit six villages.

Les nouvelles du 28 juillet indiquent que 29 personnes au moins sont mortes, il y a eu 1100 disparus et environ 6 600 personnes se sont retrouvées sans abris.

Ce pays enclavé vend une grande partie de son électricité à l’étranger, ce qui représente 30 à 40 % de ses exportations totales.

Le gouvernement de la République démocratique populaire du Lao prévoit de doubler la production actuelle d’énergie au cours des deux prochaines années.

Mais les groupes environnementaux mettent en garde contre l’impact du projet sur l’environnement et sur les nations que le fleuve soutient.

Le mouvement de l’eau, des poissons et des sédiments en aval a historiquement fait vivre des dizaines de millions de personnes le long du Mékong, et les efforts visant à limiter son débit s’avèrent désastreux pour les communautés riveraines.

Depuis près de 20 ans, les militants appellent à l’action contre le développement des barrages hydroélectriques et des projets hydrauliques.

Mais ce mois-ci, la campagne est passée à l’étape suivante avec des plans visant à se concentrer sur l’action au niveau politique.

Il a fallu deux décennies, mais les militants ont maintenant lancé le « Forum des peuples du Mékong ».

200 personnes ont participé à ce forum, dont des villageois, des écologistes, des journalistes et des représentants des ambassades américaine et australienne.

L’ambassade de Chine, bien qu’invitée, n’a envoyé personne pour assister à l’événement.

La Chine est responsable de 11 barrages le long du Mékong.

C’est la première fois que les nombreux groupes et militants de la protection de l’environnement se réunissent au sein d’un même forum pour s’attaquer aux nombreux problèmes du fleuve.

Plusieurs barrages ont maintenant été construits en amont au Laos et en Chine, causant d’énormes problèmes pour l’écoulement naturel du fleuve en aval à travers le Myanmar, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam.

Toutelathailande.fr avec Thethaiger.com – 14 décembre 2020

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