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Birmanie : l’opposition à la junte de plus en plus active sur les réseaux sociaux

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En Birmanie, la contestation contre le coup d’État se passe de moins en moins dans les rues, et de plus en plus chez soi, et sur les réseaux sociaux. La violence de la répression militaire incite les Birmans à compter sur le mouvement de grève générale, qui a pour but de paralyser le pays et pousser les militaires à la démission. Mais cette grève a un coût pour des familles qui vont achever leur deuxième mois sans travail.

Sur internet et dans les médias, des appels aux donations pour soutenir les Birmans en grève et les manifestants circulent. De vrais systèmes de soutien sont organisés dans la société elle-même. Les Birmans font ainsi appel à leurs amis, famille, collègues…

Des crowdfundings sont organisés localement et à l’étranger. La page internet « I support Myanmar » recense tous ces liens, classés par thèmes : soutien aux minorités ethniques, soutien mensuel aux grévistes, soutien aux médecins et ambulanciers…

Quelques personnes clés disposant d’un réseau professionnel et personnel se déplacent pour aller récupérer des donations en liquide auprès de personnes souvent aisées, mais qui souhaitent rester anonymes et discrètes par peur des représailles de militaires.

Un manque de liquidités qui pose problème

Avec l’augmentation des tensions au sein du pays, ces systèmes de soutien rencontrent de plus en plus de difficultés. Les banques sont fermées depuis le début du coup d’État et le manque de liquidités se fait sentir. Les gens font la queue pendant des heures pour tenter de retirer de l’argent aux quelques distributeurs encore ouverts.

L’une des principales chaînes bancaires, KBZ, a annoncé qu’elle ouvrirait ses distributeurs et ses bureaux pour satisfaire la demande. Dès 8h du matin, plusieurs centaines d’habitants faisaient déjà la queue devant chaque bureau.

C’est donc évidemment difficile de retirer de l’argent qui vient de donations en virement bancaire. Il faut soit beaucoup de temps pour trouver des distributeurs ou des bureaux ouverts, soit connaître des gens sur place, prêts à recevoir un virement sur leur compte personnel et qui ont des stocks de liquidités chez eux.

Le nombre de personnes dépendant de ces réseaux augmente aussi avec les licenciements massifs pour cause de participation à la grève, ou par manque de travail.

La pression de la police et de l’armée pour contrer ces soutiens

Face à cette organisation de soutien, les soldats et la police tentent de mettre la pression, sans grand succès jusqu’ici. L’un des derniers exemples qui a beaucoup fait parler, c’est celui des employés de chemin de fer, qui, comme beaucoup d’employés du gouvernement, étaient logés dans des bâtiments dédiés. Ils ont été évincés en masse. 

Dans les médias gouvernementaux, les militaires demandent la dénonciation des réseaux étrangers de récoltes de fonds, présentés comme de l’interférence aux affaires intérieures, et menacent d’arrestation des Birmans à la tête de ces organisations de récolte de fonds.

Les bureaux des organisations de charité, comme « We Love Yangon », dont la leader avait été arrêtée la nuit du coup d’État, sont fouillés par la police, autant pour trouver des preuves de contestation que pour terroriser les employés.

Dimanche, le gouvernement militaire a même interdit l’organisation de donations dans le quartier de Hlaing Thayar, qui fait partie des six quartiers de la ville sous loi martiale. Désormais, les organisations de charité devront passer par le gouvernement militaire pour offrir du soutien, et cela va devenir très difficile de les contourner.

Radio France Internationale – 22 mars 2021

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