Birmanie : la Russie se dit «préoccupée» par le nombre croissant de civils tués
La Russie a déclaré désapprouver la répression sanglante de manifestations pro-démocratie en Birmanie.
Le Kremlin a annoncé lundi 29 mars désapprouver la répression sanglante des manifestations pro-démocratie en Birmanie, s’inquiétant de l’importance «croissante» du nombre de morts civils.
«Nous avons des relations anciennes et assez constructives avec la Birmanie, ce qui ne signifie pas que nous approuvons les évènements tragiques en cours dans le pays», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Il a par ailleurs dénoncé «l’augmentation du nombre de victimes au sein de la population civile» après de nouvelles manifestations matées dans le sang ce week-end. Ces déclarations interviennent alors que la Russie est suspectée de maintenir des relations proches avec le pouvoir birman, malgré la répression.
Le chef de la junte, le général Min Aung Hlaing, a ainsi reçu samedi 27 mars le vice-ministre russe de la Défense Alexandre Fomine lors d’un dîner en plein air avec d’autres dignitaires. Fomine a également assisté un défilé militaire le même jour, auquel ont participé des véhicules et des appareils de fabrication russe, notamment des chars et des avions de chasse.
Dans un communiqué de l’armée russe publié vendredi 26 mars, Alexandre Fomine a estimé que la Birmanie est «un allié fiable et un partenaire stratégique» en Asie du Sud-Est et dit souhaiter «approfondir» la coopération militaire entre les deux pays. Lundi 29 mars, des manifestants birmans étaient à nouveau dans la rue dès l’aube malgré la répression du week-end, fermement condamnée par la communauté internationale. Les violences de samedi 27 mars ont fait au moins 107 morts dont plusieurs enfants, la journée la plus sanglante depuis le coup d’État militaire il y a deux mois, un bilan sans doute provisoire.
L’armée birmane a renversé le 1er février la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et réprime depuis sans ménagement les manifestations réclamant le retour de la démocratie et la libération des anciens dirigeants.
Le Figaro avec Agence France Presse – 29 mars 2021
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