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RSF exige la libération de la reporter birmane Ma Thuzar

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Arrêtée début septembre, la journaliste était forcée de vivre dans la clandestinité depuis quatre mois. Face à l’inconsistance juridique de son maintien en détention, Reporters sans frontières (RSF) exige sa libération immédiate et inconditionnelle.

Sa famille et ses collègues sont restés sans nouvelle pendant cinq jours. Les autorités birmanes ont annoncé, dimanche 5 septembre, l’arrestation de la journaliste Ma Thuzar, qui travaillait, entre autres, pour la Myanmar Pressphoto Agency, ainsi que pour le Friday Times News Journal. Elle a été enlevée par la police, sans raison apparente, le 1er septembre au matin, alors qu’elle quittait son domicile de Rangoun, la principale ville du pays. Ni le lieu de sa détention, ni son motif judiciaire, n’ont pour l’heure été rendus publics.

Selon les informations qu’elle avait transmises à RSF avant d’être arrêtée, Ma Thuzar avait notamment couvert, à travers des vidéos diffusées en direct sur les réseaux du Friday Times, les vastes mouvements de protestation populaires qu’avait déclenché le putsch perpétré par les militaires birmans le 1er février 2021. Suite à ces reportages, le média a été fermé le 16 avril.

Deux semaines plus tard, une quarantaine d’officiers de police ont débarqué à son domicile, le 1er mai, pour l’arrêter, selon les termes d’un mandat d’arrêt émis par le commandement militaire de la région de Rangoun – dont un représentant, joint par RSF, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. En son absence, le mari de Ma Thuzar, lui-même journaliste à la retraite, a été emmené par les policiers, avant d’être relâché au bout de cinq jours. La reporter a, depuis, été forcée de vivre dans la clandestinité. 

51 journalistes détenus

“Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de Ma Thuzar, dont l’arrestation et le maintien en détention sont parfaitement arbitraires, affirme le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Le traitement qu’elle subit est à l’image de celui que la junte réserve, depuis sept mois, à l’ensemble des journalistes en Birmanie : illégal, brutal et inhumain. En cela, le pays viole les principes juridiques les plus élémentaires et, pour y faire face, nous appelons la communauté internationale à imposer des sanctions ciblées contre les responsables de ces violations répétées.”

Selon les chiffres vérifiés par RSF, Ma Thuzar est la 51e journaliste actuellement maintenue en détention en Birmanie. Le même jour que son arrestation, un autre journaliste, Zaw Moe Oo, pigiste pour l’agence de presse proche de l’armée Eleven Media, était également interpellé à son domicile de la région de Myeik, dans le sud de la Birmanie. Il a été relâché au bout de deux jours.

Le mois dernier, RSF révélait que le chroniqueur politique Sithu Aung Myint, qui travaille notamment pour le magazine Frontier Myanmar et la radio Voice Of America (VOA), a été arrêté le 15 août par la police du quartier de Bahan, à Rangoun. Sa consœur Htet Htet Khine, qui présente l’émission en ligne “Khan Sar Kyi” (“Sensations”, en birman) pour la BBC Media Action, a été arrêtée par la même occasion.

La Birmanie se situe actuellement à la 140e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

Reporters Sans Frontières – 7 septembre 2021

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