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Birmanie : des antennes-relais détruites au lendemain d’un appel à la révolte contre la junte

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Plusieurs antennes-relais contrôlées par l’armée birmane ont été détruites, d’après plusieurs témoignages rapportés mercredi à l’AFP. La veille, le gouvernement fantôme avait lancé un appel à mener « une guerre défensive » contre la junte.

Des images diffusées par des médias locaux montrent une explosion à la base d’une antenne-relais qui s’effondre entièrement sous les applaudissements des habitants.

Les antennes visées appartenaient à l’un des principaux réseaux mobiles du pays, Mytel, contrôlé par les militaires depuis le coup d’État du 1er février qui a renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi. Onze ont été détruites dans la ville de Budalin, dans le centre, d’après les témoignages recueillis par l’AFP. Deux autres ont été ciblées dans la même région. « Notre intention est de détruire les entreprises contrôlées par les militaires (et celles) qui les soutiennent pour se maintenir au pouvoir », a déclaré à l’AFP un des participants à l’opération, sous couvert d’anonymat.

« Guerre défensive »

Mardi 7 septembre, le gouvernement d’unité nationale (NUG), formé par des ex-députés du parti d’Aung San Suu Kyi en fuite, avait lancé un appel à la révolte, exhortant les civils à cibler des actifs militaires. « Nous lançons une guerre défensive du peuple contre la junte », a déclaré Duwa Lashi, président par intérim du NUG, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. « Tous les citoyens (…) doivent se révolter contre le terrorisme militaire dirigé par Min Aung Hlaing », le chef de la junte.

Un appel qui s’adresse aussi aux forces de défense du peuple, une nébuleuse de milices citoyennes mises en place depuis mai par le NUG pour mener des attaques de guérilla contre les militaires. Mais l’un des principaux défis du NUG reste de rallier suffisamment de factions ethniques armées pour tenter de mettre en difficulté la Tatmadaw, le nom des forces armées birmanes. Or, si certains groupes rebelles dans le nord et l’est du pays ont pris les armes contre la junte, de nombreux conservent des positions ambivalentes face aux généraux.

Une réunion à l’ONU

Les militaires ont rapidement réagi à l’appel à « la guerre défensive », accusant le NUG de chercher à attirer l’attention avant l’Assemblée générale des Nations unies qui se tiendra la semaine prochaine. À cette occasion, l’ONU doit examiner quelle entité, la junte ou le NUG, doit désormais représenter la Birmanie au sein de l’organisation.

Après avoir annulé les législatives de novembre dernier, qu’elle jugeait entachées de fraudes, l’armée avait promis la tenue de nouvelles élections d’ici à l’été 2023. Depuis leur arrivée au pouvoir, les généraux mènent une répression sanglante contre les opposants avec plus de 1 000 civils tués et plus de 6 000 en détention, des ONG rapportant des cas de tortures, de viols et d’exécutions extra-judiciaires. Aung San Suu Kyi est elle-même assignée à résidence depuis son arrestation le 1er février.

Radio France Internationale avec Agence France Presse – 8 septembre 2021

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