Birmanie : Washington condamne d’«abominables attaques» de la junte
Les Etats-Unis ont accusé dimanche soir l’armée birmane d’avoir détruit plus de 100 habitations et des églises chrétiennes dans une ville de l’ouest du pays et appelé la communauté internationale à demander des comptes.
Les Etats-Unis n’y sont pas allés par quatre chemins. Dimanche soir, ils ont condamné d’«abominables attaques» de la junte birmane dans l’Etat Chin (ouest), où elle est accusée d’avoir détruit plus de 100 habitations et des églises chrétiennes, a fait savoir le porte-parole du département d’Etat, Ned Price. «Ces abominables attaques montrent qu’il est urgent pour la communauté internationale de demander des comptes à l’armée birmane et de prendre des mesures pour empêcher les violations flagrantes et les atteintes aux droits humains», a-t-il précisé dans un communiqué.
Vendredi, des médias locaux et des témoins ont en effet rapporté que les forces armées de la junte avaient bombardé la ville de Thantlang après une confrontation avec des forces locales d’autodéfense. De quoi susciter le courroux de Washington : «Nous condamnons ces actions brutales du régime birman contre des personnes, leurs maisons et leurs lieux de culte, qui mettent en évidence le mépris total du régime pour la vie et le bien-être de la population birmane», a déclaré Ned Price.
Pays plongé dans le chaos
Selon des habitants, un incendie a ensuite ravagé la ville de 7 500 personnes, détruisant des dizaines d’habitations et autres bâtiments, dont un bureau de l’ONG Save the Children. Les militaires au pouvoir ont eux accusé samedi les forces de défense du peuple (PDF) d’être à l’origine de l’incendie, faisant état de 2 églises et 70 habitations détruites par le feu.
En outre, via son porte-parole, Washington s’est également dit «profondément préoccupé par l’intensification des opérations militaires» dans plusieurs régions de la Birmanie, et appelle la junte à «cesser immédiatement les violences, libérer toutes les personnes injustement détenues et remettre la Birmanie sur la voie de la démocratie». Pour rappel, le pays est plongé dans le chaos depuis le coup d’Etat militaire de février qui a été suivi d’une féroce répression.
Le président américain Joe Biden avait déjà exprimé mardi sa «profonde préoccupation» face aux violences en Birmanie lors du sommet annuel entre les Etats-Unis et l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).
Libération avec Agence France Presse – 1er Novembre 2021
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