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Phnom Penh, la police a mis fin aux manifestations face à Nagaworld

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NagaCorp Ltd se définit sur son site internet comme « l’une des sociétés de jeux les plus rentables au monde, et la plus grande société de divertissement de jeux de la région du Mékong. »

Sa filiale, Nagaworld possède, gère et exploite le seul complexe intégré hôtel-casino de Phnom Penh. Elle possède une licence de casino d’une durée de 70 ans (jusqu’en 2065) et un monopole de 51 ans dans un rayon de 200 km autour de Phnom Penh (jusqu’en 2045).

Des licenciements contestés par les syndicats

Or, cette société a licencié 1 300 travailleurs l’année dernière suite à la crise Covid. Parmi les travailleurs licenciés figuraient tous les principaux dirigeants et représentants syndicaux. Les travailleurs et les groupes syndicaux ont fait valoir que cela équivaut à un démantèlement syndical illégal.

365 travailleurs contestent toujours leur licenciement et manifestent pour être réintégrés.

La semaine dernière, les manifestations quotidiennes devant le casino ont pu atteindre environ 1 000 participants sans que les négociations n’avancent.

De plus selon les dirigeants du Labor Rights Supported Union of Khmer Employees of NagaWorld (LRSU), le syndicat maison, les licenciements étaient souvent accompagnés d’une indemnisation inappropriée. Dans un communiqué de presse, ils ont déclaré que le soutien à la grève s’élevait à 97 % des 1 653 membres ayant voté.

Des manifestations non autorisées

M. Sokseyha, porte-parole de la police municipale de Phnom Penh, a déclaré que la grève portait atteinte à la sécurité, à l’ordre public et à la stabilité sociale du Cambodge, et que les autorités avaient donc préparé des actions en justice à l’encontre des grévistes.

La police a également noté que l’hôtel de ville avait émis des avis ordonnant au syndicat de mettre fin à sa grève les 30 et 31 décembre – ces avis ont été suivis d’une déclaration similaire du ministère du Travail.

Mais les manifestations se sont poursuivies.

Neuf militants arrêtés dans la soirée du 31 décembre

C’est dans ce contexte que la police de Phnom Penh a arrêté huit personnes dans la soirée du 31 décembre, lors d’une descente dans les locaux LRSU, les accusant d’incitation à commettre un délit.

Vers 21 h 30, la police a arrêté un neuvième travailleur, Touch Sereymeas, devant Nagaworld 2. Touch Sereymeas avait déjà été identifié à tort comme un agent japonais supposé être un agitateur.

Vers 23 heures, une centaine de policiers équipés de bouclier et de matraque sont arrivés dans des camions militaires. Selon cambodianess.com, certains portaient des fusils d’assaut. Ils cherchèrent à arrêter un dixième dirigeant syndical, mais les travailleurs ont réussi à le protéger jusqu’à ce qu’il puisse s’échapper.

La manifestation s’est dispersée à minuit.

Naly Pilorge, directrice du groupe local de défense des droits LICADHO, a demandé la libération immédiate des neuf syndicalistes détenus. Elle a déclaré : 

Leur arrestation pour une manifestation pacifique est scandaleuse et les autorités doivent collaborer avec Nagaworld pour répondre aux demandes des grévistes et veiller à ce que l’entreprise respecte le droit du travail.

 

Le chef de la police de Phnom Penh, Sar Thet, a déclaré

Le ministère a ouvert des négociations pour trouver une solution, et les autorités leur avaient demandé de ne pas organiser de manifestation illégale, mais ils n’ont pas écouté.

 

Ce matin, le boulevard menant à Nagaworld était fermé à la circulation et des forces de police y étaient déployées.

Lepetitjournal.com – 3 janvier 2022

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