Infos Birmanie

La Birmanie présente «tous les ingrédients» d’une guerre civile, selon la présidence de l’Asean

La Birmanie présente «tous les ingrédients pour une guerre civile», a averti Prak Sokhonn, le ministre des Affaires étrangères du Cambodge qui a pris cette année la présidence tournante de l’Association des pays d’Asie du Sud-Est (Asean).

Le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, doit se rendre vendredi et samedi en Birmanie, plongée dans une grave crise depuis un coup d’État militaire le 1er février 2021, suivi d’une répression qui a fait plus de 1400 morts selon un observatoire local. «La crise politique et sécuritaire en Birmanie s’aggrave et a débouché sur une crise économique, sanitaire et humanitaire», a souligné le chef de la diplomatie cambodgienne. «Nous pensons que tous les ingrédients pour une guerre civile sont maintenant sur la table».

«Une insurrection armée à travers le pays»

«Il y a à présent deux gouvernements, plusieurs armées, les gens font face à un mouvement qui appelle à la désobéissance civile et il y a une insurrection armée à travers le pays», a noté Prak Sokhonn. Le ministre s’exprimait au cours d’une conférence lundi organisée par le centre de réflexion de Singapour ISEAS-Institut Yusof Ishak. Selon les règles de cette conférence, un accord doit être donné avant toute publication. Le ministère cambodgien des Affaires étrangères a donné son feu vert à l’AFP mardi pour que ces propos soient repris.

Le ministre a rejeté les craintes que la visite de Hun Sen puisse donner une légitimité à la junte et a souligné que la priorité du royaume était «d’améliorer la situation en Birmanie». Le Cambodge va continuer à promouvoir un plan de paix et le «consensus en cinq points» sur lequel les dirigeants de l’Asean se sont mis d’accord l’an dernier, a-t-il indiqué. La visite de Hun Sen vise à «permettre un progrès» en «créant un environnement favorable à un dialogue inclusif et à la confiance politique entre toutes les parties», a-t-il noté.

Depuis la prise du pouvoir par les militaires en Birmanie, peu de signes de progrès ont été enregistrés. Une visite de l’émissaire de l’Asean pour la Birmanie a été repoussée après que la junte a refusé de le laisser rencontrer la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, privée de liberté. En retour, le bloc a exclu le chef de la junte birmane d’un sommet en octobre dernier, dans un geste rare pour l’organisation souvent critiquée pour sa mollesse.

La crise birmane a un effet néfaste sur «la stabilité régionale (…) l’image de l’Asean, sa crédibilité et son unité», a souligné Prak Sokhonn. Il a ajouté néanmoins que le Cambodge faisait des efforts pour permettre au chef de la junte de revenir assister aux réunions de l’organisation.

Le Figaro avec Agence France Presse – 5 janvier 2022

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant juste d'optimiser techniquement votre navigation. Plus d’informations

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant d'optimiser techniquement votre navigation. Aucune information sur votre utilisation de ce site ne sera partagée auprès de quelconques médias sociaux, de sociétés commerciales ou d'agences de publicité et d'analyse. Cliquer sur le bouton "Accepter", équivaut à votre consentement.

Fermer