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Trois questions sur la pollution de l’air à Chiang Mai

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Chiang Mai et le nord de la Thaïlande s’apprêtent à entrer dans ce que l’on appelle “la saison des fumées” où la qualité de l’air reste un défi. 

Grâce aux averses qui ont arrosé Chiang Mai entre le 19 et 21 janvier, les niveaux de particules fines PM2.5 restent à des niveaux relativement faibles. Entre le 1er et le 23 janvier 2022, Chiang Mai a enregistré un taux moyen de particules fines PM2.5 de 66, un niveau bien en dessous de la moyenne du mois de janvier 2021 qui atteignait 117. 

Un répit bienvenu alors que les habitants de Chiang Mai savent que la province va être plongée dans les prochaines semaines dans un brouillard de plus en plus intense au moins jusqu’à la fin du mois d’avril au cours de ce que l’on appelle la “saison des fumées”. 

Lors de la saison chaude, les agriculteurs du nord de la Thaïlande brûlent leurs champs pour préparer la terre pour la prochaine récolte et aussi pour se débarrasser des déchets biologiques tels que les feuilles dans les forêts ou les plants de maïs. À cette pollution saisonnière s’ajoutent les émissions de monoxyde de carbone des véhicules ou des usines environnantes.

À quoi s’attendre pour l’année 2022 ?

Le Chiang Mai Breathe Council, une plateforme citoyenne qui a pour rôle de réduire la pollution dans les zones rurales et urbaines, espère réduire les émissions de particules fines PM2.5 de 20% par rapport à 2021. 

“En 2021, le nombre de foyers d’incendie a été réduit de 62% par rapport à 2020, ce résultat est dû entre autres à une meilleure gestion des brûlis, ainsi qu’aux conditions météorologiques et aux pluies précoces”, confiait Chatchawan Thongdeelert, président du Chiang Mai Breathe Council à lepetitjournal.com.

Cet objectif a été approuvé par les autorités provinciales et le nouveau gouverneur de la province Prachon Pratsakul. Anciennement en poste à Chiang Rai, Prachon Pratsakul a une connaissance de terrain sur les problèmes de la pollution dans le nord. Il a d’ailleurs inauguré ce 20 janvier un centre de commandement de prévention des incendies de Chiang Mai. Ce centre de commandement, en collaboration avec différentes organisations, centralisera les informations sur la gestion des incendies de forêt et les niveaux de particules fines. En outre, chaque district aura son centre d’opération avec du personnel comprenant des civils et des militaires qui patrouillent et surveillent les incendies. 

La pollution urbaine devrait être également moins importante en raison d’une reprise du tourisme qui continue de se faire attendre. Habituellement, sur l’ensemble de l’année, la pollution urbaine représente 52% des émissions de particules fines de la ville de Chiang Mai. 

Pourquoi ne peut-on imposer une interdiction stricte de brûler ?

La problématique de la pollution de l’air dans le nord de la Thaïlande est complexe. “Il y a des brûlis qui sont nécessaires, certains fermiers qui pratiquent les cultures en rotation n’ont pas le choix. Plutôt que d’interdire, nous devons penser à un système de gestion intelligente. Grâce aux technologies, nous pouvons calculer les conditions climatiques, la vitesse du vent, etc., pour s’assurer que les particules fines ne restent pas trop longtemps dans l’air et pour garder ses feux sous contrôle. Le climat en Thaïlande et la nature des forêts à Chiang Mai ne nous permettent pas de laisser s’accumuler les feuilles mortes au fil des années. Les feux sont nécessaires pour diminuer ce volume au risque d’avoir des incendies incontrôlables comme ceux qui ont ravagé Doi Suthep en 2019. En Australie, ils ont le même problème et ils utilisent également les brûlis”, explique Chatchawan Thongdeelert.

Habituellement, les gouverneurs imposent des interdictions totales de brûler les déchets agricoles pour une période de 90 jours avec pour résultat une augmentation des feux avant et après ces interdictions ou encore des feux qui ont lieu la nuit avec un risque accru qu’ils soient hors de contrôle. 

Dès lors un système de gestion semble plus approprié selon le Chiang Mai Breathe Council. 

Combien de temps dure la saison des brûlis ?

Généralement la saison des brûlis s’étend de fin janvier à avril, mais cela varie d’une année à l’autre. Au cours des dix dernières années, Chiang Mai enregistre un pic de pollution principalement en mars, où la moyenne mensuelle atteint des niveaux dangereux pour la santé. Selon le site gouvernemental Air4Thai, les mois de mars 2020 et 2021 ont enregistré des niveaux de particules fines similaires avec une moyenne de 163 et 164 selon l’indice AQI. 

En 2021, des pluies précoces en avril ont réduit significativement la durée de la saison des brûlis participant, en plus d’une politique de gestion des feux, à réduire le nombre de foyers d’incendie de 60% entre les mois de janvier et avril 2021. 

Pour l’année 2022, la météo pourrait encore être favorable grâce au phénomène La Niña qui devrait se prolonger jusqu’en avril. La Niña est un phénomène climatique ayant pour origine une anomalie thermique des eaux équatoriales de surface de l’océan Pacifique et est caractérisée par une température anormalement basse de ces eaux qui est favorable à un refroidissement local. En Thaïlande, le phénomène La Niña se traduit par de plus fortes précipitations et des températures plus basses. 

Par Catherine Vanesse – Lepetitjournal.com – 24 janvier 2022

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