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Protection des données : une plainte contre la vente par Telenor de sa filiale birmane

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Le projet de cession engagé par le groupe norvégien de télécoms Telenor de sa filiale en Birmanie, Telenor Myanmar, risque de faire tomber les données de millions de clients dans les mains de la junte militaire au pouvoir, selon une plainte déposée mardi en Norvège.

La Birmanie a sombré dans la violence depuis le coup d’État d’il y a un an et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées.

Après le putsch de l’armée birmane le 1er février 2021 contre le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, Telenor avait totalement déprécié la valeur de sa très lucrative filiale Telenor Myanmar dont il avait ensuite annoncé la cession à la compagnie financière libanaise M1 Group et un consortium conduit par une figure proche de la junte.

Cette opération a été approuvée par les militaires, selon des informations de la presse locale. Mais un citoyen birman a déposé une plainte auprès de l’autorité norvégienne de protection des données, arguant que cette cession pourrait se traduire par «un transfert de contrôle dangereux sur les données sensibles» de plus de 18 millions de clients de Telenor.

Cette vente serait contraire aux règles européennes sur la protection des données (RGPD), selon la plainte de ce citoyen, qui demande une enquête des autorités compétentes sur le sujet. Selon cette plainte, Telenor détient un grand nombre de données clients telles que les noms, adresses, numéros de téléphone ou encore l’historique des appels.

À Oslo, l’Autorité norvégienne de protection des données a confirmé avoir reçu la plainte. «Nous examinons toutes les plaintes que nous recevons en règle générale, et allons donc ouvrir un dossier sur la base des informations que nous avons reçues», a écrit un porte-parole de l’autorité dans un courriel à l’AFP.

Telenor, qui appartient en partie à l’État norvégien, est présent commercialement en Birmanie depuis 2014. En juillet, 474 groupes de la société civile du pays ont qualifié la décision de Telenor de se retirer d’irresponsable, affirmant qu’elle n’avait pas suffisamment pris en compte l’impact de cette décision sur les droits humains.

Dans le pays, des milices citoyennes secondées par des factions ethniques rebelles ont pris les armes contre le régime et les généraux mènent une répression sanglante à l’encontre de leurs opposants : plus de 1.500 civils ont été tués et près de 9.000 sont actuellement en détention, selon un groupe de surveillance local.

Le Figaro avec Agence France Presse – 8 février 2022

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