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La pollution sonore : l’une des plaies du Vietnam d’aujourd’hui

Difficile de ne pas s’en rendre compte, surtout lorsqu’on habite à Ho Chi Minh-ville ou à Hanoï. Les karaokés à plein volume, notamment, créent une nuisance sonore permanente.

Il est 22 heures à Ho Chi Minh-ville… Pas question, pour Tran Thi Mai*, d’aller se reposer. Ses voisins s’adonnent à leur traditionnelle séance de karaoké du soir, non sans avoir poussé le volume au maximum comme ils ont coutume de le faire.

Un phénomène devenu récurrent au Vietnam

Tran Thi Mai*, elle, en arrive presque à regretter les fermetures dues à la distanciation sociale: au moins aura-t-elle pu profiter d’une relative accalmie. Et elle n’est pas la seule à vivre ce cauchemar au quotidien: nombreux sont les saïgonnais qui peuvent en dire autant.

Nguyen Huu Hieu*, qui vit à Thu Duc, se plaint ainsi d’avoir des voisins qui chantent tous les week-ends, le privant ainsi du repos dont il aurait pourtant bien besoin pour récupérer après une semaine de travail.

Pour d’autres, il est devenu impossible de travailler dans la cacophonie ambiante: c’est par exemple le cas de Nguyen Quynh Nhi, 20 ans, étudiante de son état, qui n’arrive évidemment pas à trouver la concentration nécessaire lorsque ses voisins poussent la chansonnette, et qui se fait rabrouer violemment si elle a le malheur de se plaindre. Aussi est-elle fréquemment obligée de se rendre chez des amis ou dans des cafés pour retrouver un semblant de quiétude.

Nuisances sonores notamment en milieu urbain

Une étude, réalisée en 2017 par l’Institut national de la santé au travail et de l’environnement, a révélé que de 10 à 15 millions de Vietnamiens étaient régulièrement exposés à un bruit excessif. Dans bien des endroits, notamment en milieu urbain, le seuil de sécurité de 70 décibels déterminée par le ministère des Ressources naturelles et de l’environnement, est clairement franchi.

Face à ce phénomène récurrent, certaines personnes sont purement et simplement contraintes de déménager. Mais il arrive parfois que ce harcèlement sonore permanent conduise à des actes de violence.

Des manquements aux règles qui vont parfois trop loin

En novembre, un homme a ainsi été arrêté à Hanoï pour avoir lancé des bombes à essence sur ses voisins qui chantaient trop fort et ignoraient ses plaintes répétées. En octobre 2019, à Hue, un homme a été jusqu’à poignarder ses voisins pour le même motif.

Du côté des autorités, le problème est certes pris en considération, mais jugé difficile à résoudre. Pour Nguyen Thi Thanh My, du département des ressources naturelles et de l’environnement de Ho Chi Minh-ville, les amendes qui sont parfois infligées aux contrevenants ne sont pas assez dissuasives.

Il existe du reste une véritable omerta sur cette question de la pollution sonore, beaucoup de personnes n’osant pas faire intervenir la police par peur de représailles.

Il est néanmoins possible de le faire, et dans doute est-il bon de le rappeler. Olivier*, un Français vivant à Hanoï, nous a ainsi raconté qu’il avait du faire appel aux policiers de son quartier pour mettre fin à une séance de karaoké tonitruante à trois heures du matin, et qu’il avait obtenu gain de cause!

* Les noms ont été volontairement changés

Lepetitjournal.com – 17 mars 2022

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