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Hommages après la mort du photographe Tim Page, célèbre pour sa couverture de la guerre du Vietnam

D’anciens confrères de Tim Page, légendaire photographe de la guerre du Vietnam, ont salué la carrière d’un « mentor » et d’un « talent extraordinaire » après sa disparition mercredi en Australie à l’âge de 78 ans, des suites d’un cancer.

Le photojournaliste anglais, dont la carrière s’est étendue sur plus d’un demi-siècle au gré d’innombrables événements, est resté célèbre pour sa série d’images poignantes de la guerre du Vietnam.

Un appareil photo Leica en bandoulière et une cigarette aux lèvres – ou quelque chose de plus fort -, Tim Page a traversé une grande partie des années 1960 en parcourant la péninsule indochinoise pour réaliser des clichés qui allaient définir tout autant la guerre qu’une époque.

« Toute photo de guerre est une photo contre la guerre », disait-il en interview un demi-siècle plus tard. « La couverture médiatique a influencé l’opinion publique ».

Attachant et charismatique, Tim Page se lance dans le journalisme alors que la guerre du Vietnam s’intensifie, finissant par devenir l’emblème d’une génération de photojournalistes « gonzo », intrépides et non conventionnels.

Tim Page aurait même inspiré le personnage joué par Dennis Hopper dans le long métrage « Apocalypse Now ».

Mais le Vietnam affecte sa vie privée autant que sa carrière professionnelle: le photojournaliste met plus d’une décennie à se remettre de ses blessures infligées par la guerre et, par la suite, dira ouvertement souffrir de stress post-traumatique.

En tant qu’homme, Tim Page « ne plaisait pas à tout le monde », explique son ami Luke Hunt, mais il était souvent très disponible et constituait un mentor avisé pour les jeunes photographes cherchant à suivre ses traces.

« C’était un écrivain doué (…), un talent extraordinaire », ajoute-t-il.

Au début des années 1990, Tim Page s’installe au Cambodge et travaille pour plusieurs médias, dont l’AFP.

Par la suite, il s’intéresse au maintien de la paix et honore la mémoire des journalistes morts sur des terrains de guerre, cherchant pendant des années à élucider la disparition de ses amis Sean Flynn et Dana Stone, présumés tués par les Khmers rouges.

En 1997, il codirige un ouvrage intitulé « Requiem », qui retrace le parcours de 135 photojournalistes morts durant la guerre d’Indochine puis celle du Vietnam.

« Il en a presque fait la quête de sa vie. En fin de compte, il a réussi à (leur) rendre hommage », observe son ami Mark Dodd, qui décrit Tim Page comme un fervent « étudiant de la condition humaine ».

Agence France Presse – 25 août 2022

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