Birmanie : la junte prévient des «conséquences négatives» si l’Asean insiste pour une sortie de crise
La junte birmane a prévenu des «conséquences négatives» que pourrait engendrer l’Asean si elle continue d’accroître la pression pour résoudre la crise dans le pays, déjà exclu du prochain sommet de l’organisation régionale en novembre.
L’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) menace de durcir le ton vis-à-vis de la Birmanie, État membre qui a plongé dans le chaos depuis le coup d’État militaire de février 2021.
«Trouver une solution pacifique»
Réunis d’urgence à Jakarta jeudi, les chefs de la diplomatie des membres de l’Asean sont «encore plus déterminés à aider la Birmanie pour trouver une solution pacifique», a déclaré le représentant cambodgien Prak Sokhonn. Une des mesures possibles serait la mise en place d’un calendrier qui permettrait de rendre compte des avancées de ce dossier difficile.
Mais «mettre plus de pression en établissant un calendrier, va créer plus de conséquences négatives que positives», a déclaré le ministère des Affaires étrangères de la Birmanie dans un communiqué diffusé jeudi soir. Le plan de sortie de crise, convenu en 2021 entre les deux parties, «prend du temps», a-t-il insisté. Ce texte comprenait notamment un appel au dialogue avec les partis d’opposition, un point ignoré par Naypyidaw.
«Chien de compagnie des Etats-Unis»
La diplomatie birmane a aussi accusé de «discrimination» l’Asean qui ne l’a pas invitée à sa réunion de Jakarta. Le chef de la junte Min Aung Hlaing n’a pas été convié non plus, pour la deuxième année de suite, au sommet de l’Asean, du 10 au 13 novembre à Phnom Penh. Le Cambodge, qui assure la présidence tournante de l’Asean, avait demandé à Naypyidaw d’envoyer «un représentant non politique» mais la junte a «refusé d’envoyer quelqu’un», selon un responsable local.
L’approche de l’Asean pour «un engagement constructif n’est plus sur la table», a dénoncé début octobre un média d’État birman. «L’Asean semble agir comme un chien de compagnie des États-Unis», a lancé le Global New Light of Myanmar. Depuis le putsch, plus de 2.300 personnes ont été tuées par les forces de sécurité, selon une ONG locale. De son côté, la junte accuse les combattants anti-coup d’État de la mort de près de 3900 civils.
Le Figaro avec Agence France Presse – 28 octobre 2022
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