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Recul de la protection des dauphins du Mékong

Alors que les dauphins du Mékong continuent de mourir à cause des activités de pêche illégale, Hun Sen a annulé jeudi une loi promulguée il y a seulement deux mois pour protéger les dauphins.

Les dauphins de l’Irrawaddy nageant dans le Mékong étaient estimés à 200 lors du premier recensement en 1997.  En 2020, ils n’étaient plus que 89. En Février 2022 disparaissait le dernier représentant de l’espèce aux 4000 iles, à la frontière laotienne. Onze dauphins sont décédés depuis l’année dernière , une trentaine au cours des trois dernières années.

L’augmentation récente des activités de pêche illégale dans les zones de conservation des dauphins entraînera la disparition du dauphin du Mékong au Cambodge si des mesures ne sont pas prises immédiatement pour mettre fin à ces activités. 

avait alors déclaré en début d’année M. Seng Teak, directeur national du WWF-Cambodge

Mettre fin à la pêche illégale dans le Mékong 

En Février, face à cette hécatombe, le Premier ministre Cambodgien avait décidé d’intervenir directement en publiant un nouveau décret créant des zones de protection sur un tronçon de 120 kilomètres du Mékong, dans lequel la pêche est interdite.

Hélas, deux dauphins sont morts depuis, dont un petit de quatre jours retrouvé la semaine dernière, empêtré dans des filets de pêche.

Nous voulons protéger les dauphins qui risquent de disparaître, mais les dauphins continuent de mourir,

a-t-il déclaré selon l’AFP et d’ajouter que des milliers de familles de pêcheurs ont été touchées.

« Allons-nous continuer ainsi ? Nous devons l’annuler (le décret) et laisser les gens profiter des avantages du fleuve », a-t-il conclut.

Déclin de la pêche dans le bassin du Mekong

Faut-il voir ici l’arrêt des mesures de protection des dauphins ? 

Certainement pas. Cette marche arrière signifie qu’il ne suffit pas de signer un décret dicté par l’actualité pour résoudre un problème aussi complexe.

On peut comprendre les pêcheurs qui tirent du fleuve leur maigre subsistance. D’autant que les prises tendent à se raréfier.

La population locale et les défenseurs de l’environnement pointent le double facteur du changement climatique et des barrages hydroélectriques en amont du Mékong. Selon certains, les barrages limitent les crues du Mékong et notamment les zones de frais du Tonlé Sap.

De plus en plus de preuves montrent également que les barrages sur le haut Mékong en Chine sont un facteur clé de la baisse du niveau d’eau. Les recherches menées par les universitaires et la Commission du Mékong montrent les impacts spécifiques des barrages. Ils bloquent les sédiments et les nutriments et empêchent les migrations. Ils sont à l’origine du déclin des pêcheries du bassin du Mékong.

La préservation des dauphins du Mekong ne pourra passer que par la collaboration entre les protecteurs de la nature, le gouvernement, les autorités locales, et surtout les populations locales qui doivent trouver dans la préservation de cet animal rare et Ô combien sympathiques auprès des touristes, une source de revenus non négligeable et partagée.

Lepetitjournal.com – 28 avril 2023

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