Un officier de police thaïlandais impliqué dans la série de meurtres au cyanure
La police thaïlandaise à découvert des preuves irréfutables liant un officier de police à la tueuse au cyanure présumée, soupçonnée d’avoir empoisonné plus de 20 personnes.
La réputation de la police thaïlandaise risque de prendre encore un sacré coup alors que l’on apprend qu’un haut responsable de la police serait mêlé à la série de meurtres au cyanure.
Pour rappel, en août 2021, une vidéo montrant un groupe de policiers corrompus torturer et assassiner un homme, est diffusé sur Internet, par la suite, on découvrira l’incroyable fortune du principal responsable, le chef du poste de police surnommé Joe Ferrari en raison des nombreuses voitures de luxe en sa possession.
En octobre 2022, un policier fou a tué 37 personnes, dont 22 enfants.
Puis de nombreuses histoires de corruption, les liens avec les mafias chinoises et des révélations sur un vaste racket à Bangkok.
C’est donc sans trop de surprise que l’on apprend qu’un policier serait lié aux crimes de Sararat, la tueuse en série.
La police a déjà établi un lien entre Mme Sararat Rangsiwuthaporn et 14 décès par empoisonnement au cyanure.
Mais la liste des victimes pourrait être beaucoup plus grande.
Le chef adjoint de la police nationale, le général Surachate Hakparn, a déclaré le mardi 2 mai au Bangkok Post qu’une demande de mandat d’arrêt à l’encontre de l’officier anonyme serait déposée dans les prochains jours.
Il n’a rien dit de plus.
Selon une source informée, les enquêteurs de la région 7 de la police provinciale devaient demander un mandat d’arrêt contre le lieutenant-colonel Withoon Rangsiwuthaporn, l’ancien mari de la principale suspecte.
Selon la source, les enquêteurs ont découvert que des millions de bahts avaient été transférés de ses comptes bancaires à ceux de l’officier de police.
Selon la source, les enquêteurs sont toujours en train de rassembler des preuves pour étayer la demande du tribunal.
Les enquêteurs de la Division de la répression du crime (CSD) ont interrogé mardi pour la deuxième fois le lieutenant-colonel Withoon, directeur adjoint du poste de police de Suan Phueng, à Ratchaburi.
L’officier avait déjà déclaré aux enquêteurs que lui et Mme Sararat s’étaient séparés il y a trois ans, mais qu’ils avaient continué à vivre dans la même maison parce qu’ils devaient s’aider mutuellement à s’occuper de leurs deux enfants.
Ils dormaient dans des chambres différentes.
Pendant cette période, le lieutenant-colonel Withoon a prêté de l’argent à son ex-femme.
Lorsqu’elle réalisait des bénéfices, elle lui transférait les fonds, mais les montants n’étaient pas élevés.
Les enquêteurs mènent une enquête approfondie sur les traces financières du couple.
Ils tentent également de déterminer si le lieutenant-colonel Withoon était présent lorsque Mme Sararat a commis les crimes dont elle est accusée.
Source du poison pour la tueuse au cyanure
La police a perquisitionné les locaux d’une entreprise de Lat Krabang où la suspecte est soupçonnée d’avoir obtenu le cyanure mardi matin.
Les agents ont examiné deux bâtiments commerciaux de quatre étages de l’entreprise, qui distribue des produits chimiques et du matériel de laboratoire.
Les résultats de la perquisition n’ont pas été rendus publics.
Les policiers souhaitent collaborer avec le département des travaux industriels et la Food and Drug Administration pour enquêter sur l’importation du produit chimique dangereux par l’entreprise, ainsi que sur ses objectifs, selon Surachate.
« S’il s’avère qu’elle est impliquée, des mesures légales seront prises », a-t-il déclaré.
Weerachai Phutdhawong, professeur agrégé de chimie à l’université de Kasetsart, a déclaré mardi que la police avait envoyé environ 400 pièces à conviction dans l’affaire pour qu’elles soient testées dans un laboratoire.
Tous les tests devraient être terminés d’ici vendredi.
Dans un premier temps, des traces de cyanure ont été découvertes dans certains objets.
La police publiera les résultats des tests plus tard, a-t-il déclaré.
15 victimes de la tueuse au cyanure
Mardi, Surachate a déclaré que l’enquête se déroulait sans heurts.
Il y a maintenant 14 victimes présumées qui sont décédées et une survivante.
Les enquêteurs ont émis des mandats d’arrêt à l’encontre de Mme Sararat dans dix affaires jusqu’à présent, a-t-il déclaré.
Mme Sararat, 36 ans, surnommée « Aem Cyanide », a été appréhendée le 25 avril dans le bâtiment gouvernemental de Chaeng Watthana Road, à Bangkok, en vertu d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale.
Enceinte de quatre mois, elle est actuellement incarcérée à l’Institut correctionnel central pour femmes, sans possibilité de libération sous caution.
« Je vous assure que la police dispose de suffisamment de preuves pour inculper ‘Aem’ dans tous les cas.
Il existe des preuves circonstancielles ainsi que des résultats d’autopsie », a déclaré Surachate mardi.
L’arrestation a eu lieu à la suite d’une plainte déposée par la mère et la sœur aînée de Siriporn Khanwong, 32 ans, de Kanchanaburi.
Le 14 avril, Siriporn est tombée et est morte sur la rive de la rivière Mae Klong dans le district de Ban Pong à Ratchaburi, où elle s’était rendue avec Mme Sararat pour relâcher des poissons pour faire des mérites.
Du cyanure a été découvert dans son corps.
Les enquêteurs pensent que Mme Sararat a mis du cyanure dans la nourriture de Siriporn, ce qui l’a tuée.
Elle est également accusée d’avoir volé la victime.
Des autopsies doivent être pratiquées
Selon Surachate, les autorités disposent également d’informations sur d’autres personnes qui ont été en contact avec la suspecte et sont décédées des suites de ses agissements.
La police cherche à savoir s’il s’agit d’autres victimes.
Il a demandé aux parents des victimes décédées de le contacter au club sportif de la police royale thaïlandaise sur Vibhavadi Rangsit Road.
Le chef adjoint de la police a également demandé aux commandants des postes de police des localités où les meurtres ont eu lieu de mener des enquêtes supplémentaires sur d’autres incidents de morts non naturelles, par exemple si les mains ou les ongles des personnes sont devenus verts.
Le général Damrongsak Kittiprapas, chef de la police nationale, rencontrera les équipes d’enquêteurs mercredi.
La quinzième victime d’empoisonnement de Mme Sararat, la mère d’une femme décédée à Bangkok il y a sept ans, a rencontré les enquêteurs du CSD lundi.
Mme Ladda, 64 ans, a déclaré que sa fille Montathip, également connue sous le nom de Sai, 37 ans, était décédée il y a sept ans à Bangkok.
Elle aurait informé les autorités qu’elle pensait que Mme Sararat était responsable de sa mort, bien qu’elle n’ait aucune preuve pour étayer ses dires.
Mme Sararat est également soupçonnée d’avoir assassiné son compagnon, Sutthisak Phoonkhwan, avec lequel elle avait noué une relation après avoir divorcé de son mari.
Sutthisak, 35 ans, est décédé à Udon Thani le 12 mars dernier.
Il s’était évanoui dans une station-service du district de Nong Han, dans le nord-est de la province, après avoir fait des mérites avec Mme Sararat dans un temple local et mangé dans un restaurant.
Il a été transporté à l’hôpital de Nong Han par les secouristes, où il a été soigné et finalement autorisé à sortir.
Mais il est décédé plus tard dans la journée dans un dortoir de la ville d’Udon Thani.
On peut noter qu’elle a utilisé l’excuse de faire des mérites, ou bonnes actions, comme relâcher des poissons dans la rivière ou aller prier au temple et faire des dons, pour convaincre et rassurer deux de ses victimes avant de les assassiner froidement.
Toutelathailande.fr avec The Bangkok Post – 3 mai 2023
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