Cambodge : session du parlement pour confirmer Hun Manet comme Premier ministre
Le nouveau parlement cambodgien s’est réuni lundi pour confirmer la transmission du pouvoir entre Hun Sen, Premier ministre depuis 38 ans, et son fils Hun Manet, après une victoire écrasante lors d’élections législatives controversées le mois dernier.
Le Parti du peuple cambodgien (PPC) a remporté 120 des 125 sièges de la chambre basse dans un scrutin largement décrié après que la principale force d’opposition, le Parti de la bougie, en eut été écarté.
Quelques jours après le vote, Hun Sen, l’un des dirigeants les plus anciens au monde, a annoncé qu’il se retirait et qu’il cédait le pouvoir à son fils aîné, après plusieurs décennies de règne sans partage.
Le roi Norodom Sihamoni, dont le rôle est largement symbolique, a ouvert la session et félicité les députés nouvellement élus, dont Hun Manet, vêtu d’habits traditionnels.
Il a exhorté les députés à faire “davantage d’efforts pour aider les gens à vivre dans l’égalité” et s’est dit confiant que le nouveau gouvernement recevrait le mandat du Parlement.
Le Parlement se réunira à nouveau mardi pour élire officiellement le général quatre étoiles à la tête du pays.
Hun Many, le frère cadet de Hun Manet, devient ministre de la Fonction publique, tandis que les fils des ministres de l’Intérieur et de la Défense reprendront les postes de leurs pères, selon un projet de liste des nouveaux membres du cabinet consulté par l’AFP.
Le neveu de Hun Sen, Neth Savoeun, le puissant chef actuel de la police nationale, sera vice-Premier ministre.
Ancien cadre khmer rouge, Hun Sen, au pouvoir depuis 1985, s’est insurgé contre les critiques de la communauté internationale concernant les élections sans véritable opposition et a affirmé que le passage de relais à son fils éviterait un “bain de sang pour s’emparer du pouvoir” à sa mort.
Ses détracteurs l’accusent d’avoir fait reculer les libertés fondamentales et utilisé le système judiciaire pour museler ses adversaires, jetés par dizaines en prison au cours de ses mandats.
Ils affirment que son règne a également été marqué par la destruction de l’environnement et une corruption endémique.
Après avoir démissionné, Hun Sen deviendra président du Sénat au début de l’année prochaine, soit le numéro 2 dans l’ordre protocolaire après le roi, qu’il remplacera comme chef de l’Etat lorsque celui-ci sera à l’étranger.
Il a déclaré qu’il continuerait à occuper d’autres postes au moins jusqu’en 2033.
Agence France Presse – 21 août 2023