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Le traitement VIP de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra choque les Thaïlandais

Des Thaïlandais se plaignent du traitement de faveur accordé à l’ancien Premier ministre, Thaksin Shinawatra, depuis son retour en Thaïlande.

D’après plusieurs sources, le retour de Thaksin en Thaïlande, alors qu’il doit purger une peine de 8 ans de prison, serait dû à des accords secrets qui lui permettrait d’être libéré rapidement.

Mais en attendant de découvrir si ses allégations sont exactes, de nombreux politiciens et citoyens se plaignent des nombreux traitements de faveur dont il fait l’objet et une pétition a été lancé afin qu’il ne bénéficie pas d’une grâce royale.

Un prisonnier VIP

Le jeudi 24 août, un groupe de personnes s’est rassemblé au ministère de la Justice pour exiger une enquête sur la conduite du directeur général du département pénitentiaire pour allégation de double standard dans le traitement de l’ancien Premier ministre Thaksin, affirmant qu’il est traité comme un « invité VIP ».

Depuis son retour en Thaïlande après son exil volontaire le 22 août, Thaksin a été emmené à la prison provisoire de Bangkok pour y purger ses 8 ans de prison.

En raison de problèmes de santé, il a été placé à l’hôpital de la prison.

Au milieu de la nuit, il a été transféré à l’hôpital général de la police par le service correctionnel, lorsqu’il a développé une oppression thoracique et n’a pas pu dormir.

Dans un communiqué, le département a déclaré que son hôpital n’était pas suffisamment équipé pour faire face aux maladies de Thaksin, telles que les maladies cardiaques, et a décidé de l’admettre à l’hôpital général de la police.

Dans une lettre adressée au secrétaire permanent de la Justice, le groupe, se faisant appeler « Réseau d’étudiants et de personnes pour la réforme de la Thaïlande », accuse le directeur général des services pénitentiaires, Aryut Sinthoppan, de ne pas respecter les règlements du département en accordant un traitement spécial à Thaksin.

Le groupe a déclaré douter que Thaksin soit réellement en assez mauvaise santé pour justifier son admission à l’hôpital général de la police.

Le groupe affirme que, selon plusieurs médias en ligne, il faisait régulièrement de l’exercice, en nageant, et qu’il était en bonne santé avant son retour en Thaïlande.

Il affirme aussi que la raison invoquée par le département pénitentiaire n’était qu’un prétexte pour que Thaksin soit transféré à l’hôpital général de la police et, éventuellement, dans un hôpital privé.

Le groupe a suggéré que des médecins spécialistes du Collège royal des médecins de Thaïlande procèdent à un examen approfondi de Thaksin, afin de déterminer s’il doit être soigné dans un hôpital en dehors de la prison.

Le groupe s’est également demandé pourquoi Thaksin est autorisé à porter les cheveux longs, contrairement aux autres détenus, ajoutant que si les détenus de plus de 70 ans sont autorisés à porter les cheveux longs, cette pratique devrait être appliquée à tous les détenus âgés.

Pétition contre une grâce royale

Le lundi 28 août, le parti Thai Pakdee a remis une pétition au directeur général de l’administration pénitentiaire, s’opposant à toute tentative de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra de solliciter une grâce royale.

La démarche du parti a été déclenchée par des informations largement répandues selon lesquelles Thaksin pourrait demander une grâce.

Anand Sakorncharoen, trésorier de Thai Pakdee, a déclaré que la pétition est basée sur le fait que l’ancien Premier ministre a été condamné pour corruption dans quatre affaires, ce qui a gravement nui à la gouvernance et à la réputation du pays.

« Thaksin a également échappé à la sanction pendant longtemps en s’enfuyant à l’étranger, ce qui montre clairement qu’il ne respecte pas le système judiciaire du pays.

Par conséquent, la demande de grâce royale de Thaksin dérangerait le roi », a déclaré M. Anand.

La demande de Thaksin, si elle était acceptée, serait injuste et soulignerait l’inégalité juridique et sociale dans le pays, a-t-il ajouté, et confirmerait l’axiome selon lequel, en Thaïlande, la prison n’est réservée qu’aux pauvres.

Cet axiome a été particulièrement dénoncé à propos du traitement de l’affaire de meurtre impliquant l’héritier de la famille Red Bull.

Lorsque le général Paiboon Koomchaya était ministre de la Justice, il avait pour politique ferme de ne pas faciliter les grâces royales pour les personnes condamnées pour corruption.

M. Anand a également déclaré qu’il ne croyait pas que Thaksin était gravement malade et a affirmé que son traitement actuel relevait de la discrimination positive à l’égard des personnes ayant une influence politique.

Entre-temps, le chef adjoint de Thai Pakdee, Thotsaphon Promket, a demandé au bureau du procureur général (OAG) de poursuivre les accusations restantes contre Thaksin, y compris celle de lèse majesté.

L’armée a également intenté une action en justice contre Thaksin pour avoir prétendument diffamé le Conseil national pour la paix et l’ordre (NCPO) lors d’une interview accordée à des médias sud-coréens en 2015.

Dans cette interview, Thaksin aurait accusé le Conseil privé d’être à l’origine du coup d’État de 2014, qui a renversé le gouvernement de sa sœur, Yingluck Shinawatra, ainsi que de la création du NCPO.

Thaksin a été accusé de lèse majesté et de violation de la loi sur les crimes informatiques (Computer Crimes Act) en relation avec l’interview en 2015, et le Bureau du procureur a émis un mandat d’arrêt contre Thaksin, qui vivait dans un autre pays à l’époque.

« Il y a des accusations en suspens contre Thaksin, mais aucun progrès n’a été fait maintenant que Thaksin est de retour en Thaïlande.

L’OAG devrait adhérer au principe de bonne gouvernance et engager des poursuites judiciaires contre tous les suspects », a déclaré Thotsaphon.

Toutelathailande.fr avec Thai PBS World – 29 août 2023

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