Escroqueries en ligne : 95 personnes arrêtées en Birmanie
La police birmane a arrêté cette semaine 95 personnes à Rangoun, soupçonnées d’être impliquées dans des escroqueries en ligne, ont annoncé vendredi soir les autorités.
En Birmanie, des organisations criminelles sont accusées de kidnapper des étrangers ou de les attirer vers des enclaves qui échappent à toute loi le long des frontières septentrionales et orientales du pays, et de les contraindre à participer à des escroqueries en ligne, ciblant généralement leurs compatriotes.
Les autorités ont arrêté jeudi un total de 95 personnes sur trois sites situés à Rangoun, la plupart sont des Birmans.
Lors des perquisitions, la police a notamment saisi une voiture, des ordinateurs, des téléphones et autres équipements, selon un communiqué de la junte publié vendredi en fin de journée.
Les officiers ont également perquisitionné le domicile du responsable présumé de ce réseau, mais il est toujours en fuite, a précisé le communiqué.
C’est la première fois que la junte birmane annonce des arrestations massives à Rangoun dans le cadre des opérations contre les escroqueries en lignes. Les précédentes avaient eu lieu à la frontière nord avec la Chine.
La Birmanie fait l’objet de pressions de son principal allié, Pékin, qui lui demande de mettre fin à ses escroqueries ciblant souvent les citoyens chinois.
Des bandes criminelles auraient attiré, enlevé ou contraint au travail forcé des milliers de personnes dans le cadre de ces escroqueries effectuées depuis l’Asie du Sud-Est.
Selon l’Office des Nations unies de lutte contre la drogue et la criminalité, la traite des êtres humains liée aux casinos et aux opérations d’escroquerie « s’est multipliée dans toute l’Asie du Sud-Est, en particulier dans la région du Mékong », et les profits réalisés atteignent des niveaux sans précédent.
Elles rapportent l’équivalent de milliards de dollars, avec des bénéfices rivalisant avec le PIB de certains pays de la région, a indiqué la même source dans un rapport publié en septembre.
Des victimes ont affirmé s’être rendues en Birmanie, au Cambodge, en Thaïlande et au Laos, attirées par de fausses promesses de travail bien rémunéré ou de relations amoureuses, et avoir été détenues et forcées de travailler en escroquant leurs compatriotes en ligne.
Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a déclaré que 219 de ses ressortissants ont été victimes de ces réseaux dans le nord de l’Etat de Shan, en Birmanie. Jusqu’à présent, 153 Thaïlandais ont été secourus, a déclaré vendredi la porte-parole de ce ministère Kanchana Patarachoke.
Agence France Presse – 28 octobre 2023