La pollution atmosphérique saisonnière fait son retour en Thaïlande
Alors que la saison sèche s’installe sur la Thaïlande, la pollution atmosphérique s’épaissit, les taux de microparticules atteignant ces jours-ci des niveaux nocifs dans plusieurs provinces.
La qualité de l’air sur plusieurs provinces de Thaïlande, Bangkok en tête, s’est détériorée ces derniers jours, à la faveur des conditions météorologiques qui combinent absence de vent et de pluies, alors que le pays est entré fin novembre dans la saison sèche.
Dimanche, une trentaine de provinces, principalement dans la région centrale, a atteint des taux de PM2,5 (microparticules de moins de 2,5 microns de diamètre) allant de près de 40 µg/m3 (microgrammes par mètre cube d’air) à 75 µg/m3, selon un site dédié au suivi des niveaux de PM2,5 de l’Agence thaïlandaise pour le développement de la géoinformatique et des technologies spatiales (Gistda). De tels niveaux de pollution sont jugés nocifs pour l’organisme en cas d’exposition prolongée.
Lundi, le nombre de provinces affectées était passé à 50 sur les 77 que compte la Thaïlande.
Les PM 2,5 sont un mix de microgouttelettes et de particules solides pouvant être constituées par de la poussière, de la suie ou encore de la fumée. Elles sont si petites qu’elles peuvent se loger profondément dans les poumons et pénétrer dans le sang.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le niveau d’exposition maximum quotidien aux particules fines PM2.5 ne doit pas dépasser les 25 microgrammes par mètre cube. Il s’agit de l’une des principales mesures sur lesquelles est basé l’indice de qualité de l’air (AQI).
Les autorités thaïlandaises ont conseillé dimanche et lundi aux habitants des provinces touchées d’éviter les activités de plein air.
Mardi matin, l’application Air Visual indiquait sur Bangkok un taux moyen de PM2,5 autour de 86,6 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m3), plus de 17 fois au-dessus du seuil fixé par l’OMS, avec un indice de qualité de l’air (AQI) de 167.
Un AQI supérieur à 150 est considéré comme « malsain », ce qui implique une « probabilité accrue d’effets indésirables et de complications pour le cœur et les poumons au sein de la population », selon airvisual.com, qui mesure les niveaux dans les villes du monde entier.
Les épisodes de pollution sont de plus en plus fréquents à Bangkok au vu notamment de l’augmentation exponentielle de véhicules dans la capitale devenue l’une des plus embouteillées de la planète. Bangkok compte aujourd’hui environ 10 millions de voitures, dont 20 à 25% roulent encore au diesel.
Ces épisodes sont particulièrement sévères pendant la saison sèche de décembre à avril, lorsque les conditions météorologiques sont défavorables à la dispersion des polluants.
La saison sèche correspond également à la période durant laquelle les agriculteurs brûlent les résidus des cultures en vue de la récolte suivante. Certains producteurs de canne à sucre incendient leurs cultures pour faciliter la récolte, donnant lieu à des feux particulièrement intenses et producteurs de particules fines.
Chaque année, les représentants du gouvernement promettent de prendre des mesures pour lutter contre la pollution atmosphérique mais le problème, qui repose sur plusieurs facteurs combinés, demeure.
Lepetitjournal.com – 12 décembre 2023
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