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En Thaïlande, une armée de 3 500 singes a mis l’économie de Lopburi à genoux

Longtemps cantonnés à un temple, les macaques à longue queue ont permis à Lopburi, bourgade située à 150 kilomètres au nord de Bangkok, de se faire un nom et de devenir une destination touristique. Mais ils ont envahi le reste de la ville, notamment son quartier commercial, faisant fuir clients et commerçants.

“Investissements chinois en suspens, clients envolés et entreprises au bord de la faillite : Lopburi, dans le centre de la Thaïlande, risque de devenir une ville fantôme”, écrit, jeudi 1er février, le quotidien South China Morning Post. La raison ? Des hordes de singes, dont le nombre est estimé à 3 500, qui “sèment la terreur” dans la ville.

Longtemps, Lopburi a mis en avant sa population de macaques à longue queue pour attirer des touristes. En particulier sa colonie vivant dans le temple du XIIIe siècle de Phra Prang Sam Yod. Là, les visiteurs étaient autorisés à les nourrir et à prendre la pose avec eux. Chaque année, un festival pour remercier la population simiesque était même organisé.

Sauf qu’avec la pandémie de Covid-19 les touristes ont disparu, et avec eux la principale source de nourriture pour les singes. Ces derniers ont pris le contrôle de la ville. Organisés en clans rivaux, ils ont commencé à mettre à sac maisons et commerces. Et, à en croire le site Khaosod, ils ont mis l’économie locale à genoux.

Cité par le média thaïlandais, le président de la chambre de commerce de Lopburi, Pongsatorn Chaichanapanich, explique que “le cœur de la ville, autour de Ratchadamnoen Road, qui était autrefois un important quartier d’affaires de la province, est aujourd’hui désert et délabré en raison de la fermeture et du départ des entreprises”.

Centre commercial à vendre

Surachat Chanprasit, représentant du centre commercial Pingya, raconte à Khaosod que “les singes envahissent très souvent les lieux et harcèlent les clients qui viennent y faire des courses”. Ils détériorent aussi les façades des magasins, poussant certains commerçants, lassés par les réparations à répétition, à mettre la clef sous la porte.

Aujourd’hui, le centre commercial Pingya a été mis en vente. “Mais la propriété ne trouve pas d’acquéreur, bien que son prix ait été baissé de 100 à 70 millions de bahts [de 2,6 à 1,8 million d’euros], ce qui montre bien que la ville occupée par les singes est de plus en plus affectée sur le plan commercial”, écrit le South China Morning Post.

Que faire alors ? Pongsatorn Chaichanapanich préconise un changement des lois en vigueur pour pouvoir s’attaquer à ces visiteurs devenus trop gênants. Le gouverneur de la province, Ampol Angkhapakornkul, a récemment promis de collaborer avec le département des parcs nationaux, de la faune et de la flore pour trouver une solution. En 2020, une campagne de stérilisation de ces singes avait déjà été conduite. Sans, visiblement, parvenir à réduire leur nombre.

Courrier international – 2 février 2024

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