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La Thaïlande examine de nouveau l’idée de légaliser les casinos

La légalisation des casinos en Thaïlande est un vrai serpent de mer. Néanmoins, le gouvernement de Srettha Thavisin semble bien décidé à concrétiser l’idée avant la fin de son mandat.

La Thaïlande a rouvert ces derniers jours le débat autour de la légalisation des casinos dans le royaume, et ses législateurs sont déjà à l’œuvre pour en évaluer la faisabilité.

La Chambre basse du Parlement (253 sur 257 députés présents) a en effet voté jeudi en faveur des préconisations faites par un groupe d’étude parlementaire visant à estimer les effets positifs et négatifs d’une éventuelle légalisation des maisons de jeux et à déterminer la manière la plus adéquate de la mettre en œuvre. L’idée consiste à autoriser les casinos à opérer dans des zones privilégiées au sein de vastes complexes de divertissement qui comprendraient notamment des arènes sportives pouvant accueillir des compétitions de boxe ou autres, mais aussi des combats de coqs ou encore des courses de chevaux sur lesquels des paris pourraient être pris.

Le vice-ministre des Finances, Julapun Amornvivat, qui préside le comité parlementaire, s’est dit confiant devant les journalistes, vendredi, de voir un projet de loi issu des recommandations de son groupe adopté durant le mandat du gouvernement actuel.

Bien que les casinos soient illégaux en Thaïlande, la société thaïlandaise est rongée par la fièvre des jeux d’argent, lesquels pullulent clandestinement sous des formes diverses et variées, en ligne ou au sein des communautés.

Les seuls jeux autorisés pour l’heure sont la loterie nationale et les courses de chevaux contrôlées par l’État. 

Pour beaucoup, cette forme de prohibition règle peu les problèmes liés à l’addiction au jeu tandis qu’elle génère au contraire toutes sortes de maux pour la société, tels que la corruption, l’endettement, au noir, des plus défavorisés, ou encore le renforcement des réseaux mafieux.

Les défenseurs de la légalisation soulignent que l’interdiction des jeux d’argents en Thaïlande n’a pas empêché leurs versions clandestines de prospérer et que le pays gagnerait beaucoup à réglementer et taxer cette activité lucrative.

Nombre d’acteurs du secteur des jeux d’argent estiment que la légalisation des casinos en Thaïlande est promise à un succès retentissant et ajouterait un attrait supplémentaire au tourisme international.

Le plan dévoilé par le gouvernement ne précise pas le nombre de zones spéciales envisagé. Il recommande en revanche que celles-ci soient situées à moins de 100 kilomètres des aéroports et que ce soient le secteur privé qui assume les coûts de construction et d’exploitation tandis que l’Etat se chargerait de la fiscalité et de la réglementation, a déclaré à Reuters le vice-président de la commission parlementaire, Sorawong Thienthong.

Ce n’est pas la première fois que la légalisation des jeux de hasard est discutée au sein du gouvernement thaïlandais. Des tentatives menées par d’autres administrations par le passé se sont heurtées à la résistance d’une partie de la population.
Toutefois, il semblerait que l’opinion ait légèrement évolué ces derniers temps si l’on en croit les sondages réalisés sur la question.

Dans une enquête d’opinion réalisée en 2008 par l’Université de l’Assomption, plus de 56% des personnes interrogées s’étaient prononcées contre l’idée de légaliser les casinos en Thaïlande.

Un plus récent sondage réalisé 2021 suggérait que moins de la moitié des Thaïlandais (47%) étaient opposés à la légalisation des jeux, contre 21 % pour et 18 % se disant plus ou moins d’accord avec l’idée.

La Thaïlande est entourée de pays tels la Birmanie, le Cambodge, et le Laos, où des casinos fleurissent le long des frontières attirant de nombreux Thaïlandais parmi un foule d’autres nationalités, Chinois en tête.

La seule légalisation des casinos, même si elle comprend l’intégration d’autres jeux d’argent comme les paris sportifs ou sur les combats de coqs, ne saurait cependant régler à elle seule le problème de l’addiction aux jeux d’argent dans le royaume. Beaucoup parmi les classes populaires n’auront en effet pas les moyens de se rendre dans les zones privilégiées et resteront happés par les tripots clandestins de quartier.

Lepetitjournal.com – 1er avril 2024

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