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En Birmanie, Aung San Suu Kyi transférée de sa prison vers une maison pour « recevoir des soins »

Aung San Suu Kyi est emprisonnée depuis le coup d’État de 2021, pour une série de chefs d’accusation, dont la corruption, la possession de talkies-walkies illégaux et le non-respect des restrictions relatives au Covid.

L’ancienne cheffe du gouvernement birman Aung San Suu Kyi, emprisonnée depuis le coup d’État de 2021, a été sortie de sa cellule et transférée dans une maison, a annoncé ce mercredi 17 avril une source officielle à l’AFP.

Une source de l’armée, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que l’ancien président Win Myint avait également bénéficié de cette mesure. Cette source n’a pas précisé s’il s’agissait d’un placement en résidence surveillée ou d’une réduction de leur peine, mais selon le porte-parole de la junte Zaw Min Tun, la prix Nobel de la Paix, 78 ans, doit « recevoir des soins en raison de la canicule ».

Le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a fait savoir qu’une vague de chaleur avait incité les autorités à prendre des mesures pour protéger les détenus vulnérables. « Non seulement Daw Aung San Suu Kyi et U Win Myint, mais aussi des prisonniers âgés ont reçu les soins nécessaires en raison des fortes chaleurs », a indiqué à l’AFP Zaw Min Tun.

La junte au pouvoir a par ailleurs annoncé ce mercredi dans un communiqué l’amnistie de 3.300 prisonniers à l’occasion du Nouvel an birman. Les autres détenus bénéficient d’une réduction d’un sixième de leur peine, sauf ceux condamnés pour meurtre, terrorisme et trafic de drogue, précise le communiqué. L’amnistie comprend notamment 13 Indonésiens et 15 Sri Lankais qui seront expulsés, a indiqué la junte.

La prix Nobel de la paix en proie à des problèmes de santé

Aung San Suu Kyi a écopé en 2022 d’une peine de prison de 27 ans pour une série de chefs d’accusation, dont la corruption, la possession de talkies-walkies illégaux et le non-respect des restrictions relatives au Covid. En 2023, elle a été partiellement graciée par la junte sur cinq de ses 19 condamnations.

Elle avait été en grande partie cachée aux yeux du public depuis son arrestation par les militaires lors de leur prise du pouvoir par un putsch en 2021, aperçue une seule fois sur des photos granuleuses des médias d’État prises dans une salle d’audience de Naypyidaw (voir photo en tête d’article), et faisait face à des problèmes de santé selon la presse locale.

Les médias locaux ont rapporté qu’au cours de son procès, qui a duré plusieurs mois, Aung San Suu Kyi avait souffert de vertiges, de vomissements et avait parfois été incapable de se nourrir en raison d’une infection dentaire.

Un complexe pénitentiaire sans climatisation

Son fils Kim Aris a déclaré en février à l’AFP qu’elle était toujours détenue dans un complexe pénitentiaire à Naypyidaw, la capitale bâtie par les militaires. Un complexe qui ne disposait pas de système de climatisation durant les périodes de chaleur, avec des murs en béton qui suintaient d’eau durant la mousson, avait décrit l’an dernier à l’AFP Sean Turnell, incarcéré là-bas pendant plusieurs mois.

L’enfermement dans cette capitale isolée contraste fortement avec les années qu’Aung San Suu Kyi a passées en résidence surveillée sous la junte précédente, où elle est devenue une figure de proue de la démocratie connue dans le monde.

Pendant cette période, elle avait vécu dans le manoir familial de l’époque coloniale situé dans le centre de Rangoun, après s’être fait connaître lors de grandes manifestations contre la junte de l’époque en 1988.

Une popularité entachée à l’internationale

Aung San Suu Kyi reste très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été ternie par son accord de partage du pouvoir avec les généraux et par son incapacité à défendre la minorité musulmane persécutée des Rohingyas.

La Birmanie est en proie à une rébellion depuis que l’armée a renversé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi en 2021. Mais la junte fait actuellement face à la menace la plus grande de son histoire, subissant revers et lourdes pertes au cours des derniers mois.

L’organisation locale Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP) évalue à plus de 4.800 le nombre de civils morts depuis le début de la répression.

Huffingtonpost.fr – 17 avril 2024

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