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Birmanie : la junte militaire au pouvoir continue de subir les revers des groupes rebelles

Les combattants d’un groupe ethnique rebelle ont revendiqué, mardi 15 octobre, la prise de contrôle de Hsipaw, une nouvelle ville de l’État Shan dans le nord de la Birmanie, sur un axe de transit stratégique avec la Chine. Il s’agit d’un nouveau revers pour la junte au pouvoir.

Après plusieurs semaines de combats, les rebelles de l’Armée nationale de libération des Ta’ang (TNLA) ont pris le contrôle de ce qui restait d’une base militaire à Hsipaw dimanche 13 octobre. « Nous avons pris toutes les bases de l’armée et il n’y a plus de militaires aux ordres de Rangoun en ville », a déclaré le lendemain Lway Yay Oo, porte-parole s’exprimant au nom de ce groupe armé.

« Il n’y a plus de combat en ville, mais nous avons peur que les frappes aériennes (de l’armée) ne reprennent on ne sait pas quand », a indiqué à l’Agence France presse un habitant, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, confirmant que le TNLA avait pris le contrôle de la ville dimanche.

La junte n’a fait aucun commentaire sur ces combats à Hsipaw et l’AFP n’était pas en mesure de confirmer les informations provenant de cette localité dans laquelle l’internet est coupé. La porte-parole du TNLA a affirmé que 100 hommes de l’armée avaient été « désarmés » depuis août, sans davantage détailler leur sort ni les éventuelles pertes humaines du TNLA et de l’armée.

L’État Shan abrite une mosaïque de groupes ethniques rebelles et de milices. La région dite du « Triangle d’Or », entre la Birmanie, le Laos et la Thaïlande, est depuis longtemps considérée comme une région de premier plan de production et de trafic de drogue. Il est le théâtre depuis octobre 2023 d’une offensive coordonnée de trois groupes d’insurgés dont le TNLA. Après un cessez-le-feu sous l’égide de Pékin, les combats y ont repris en juin.

De nouveaux mouvements anti-junte

Ce revers subi par la junte militaire est le dernier exemple en date des difficultés qu’elle affronte, depuis le coup d’État de 2021, contre les groupes rebelles qui se multiplient. Mardi 15 octobre, une nouvelle organisation anti-junte a vu le jour : le Front internationaliste antifasciste. Notre journaliste, Jelena Tomic, s’est entretenue avec l’un de ses membres, Azad, 24 ans, originaire du sud des États-Unis. Il est arrivé dans l’État Chin dans l’ouest de la Birmanie en février dernier pour prêter main forte à ce mouvement révolutionnaire.

Azad, membre du Front internationaliste antifasciste

« L’organisation n’a pas de programme politique à ce stade, explique-t-il. C’est un appel à l’action, pour que les gens viennent soutenir cette résistance. L’organisation défend des principes qui sont, dans leur essence, internationalistes. Aujourd’hui, partout dans le pays, des gens de différentes ethnies mènent un combat historique, presque incroyable, alors qu’il y a à peine quelques années, on ne pouvait pas imaginer que la junte puisse être vaincue. Mais maintenant que le peuple s’est soulevé et a pris les armes, il est devenu plus fort qu’il ne pouvait lui-même l’imaginer. La révolution populaire a tellement progressé que la majorité du pays est de nouveau sous son contrôle. Et c’est dans ce cadre que le front internationaliste antifasciste peut se matérialiser. C’est notre message : le mouvement de résistance a tellement avancé, qu’il est temps pour les internationalistes de le rejoindre pour lutter côte à côte contre la dictature militaire. »

Radio France Internationale – 16 octobre 2024

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