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Cambodge : manifestation contre la livraison de mines américaines à l’Ukraine

Plus d’une centaine de personnes ont manifesté mardi au Cambodge devant la 5e conférence d’examen de la convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, pour protester contre la décision des Etats-Unis de livrer ce type de munition à l’Ukraine.

Plus d’une centaine de personnes ont manifesté mardi au Cambodge devant la 5e conférence d’examen de la convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, pour protester contre la décision des Etats-Unis de livrer ce type de munition à l’Ukraine.

« Nous sommes fatigués. Nous ne voulons plus voir de victimes comme moi, nous ne voulons plus voir de souffrances », a déclaré à l’AFP Alex Munyambabazi, qui a perdu une jambe dans le nord de l’Ouganda en 2005.

« Pas d’excuses, pas d’exceptions », a-t-il insisté.

Les manifestants, parmi lesquels des victimes équipées de prothèses, ont tenu des pancartes le long du chemin emprunté par les délégations pour se rendre au sommet qui s’est ouvert lundi à Siem Reap, dans le nord-ouest du Cambodge, un des pays les plus minés au monde.

« Non aux transferts américains de mines antipersonnel à l’Ukraine » ou « une mine donnée à l’Ukraine aujourd’hui peut tuer un enfant ukrainien demain », pouvait-on lire.

La Convention d’Ottawa est reconnue par 164 pays ou territoires, dont l’Ukraine, mais pas les Etats-Unis ni la Russie.

Un sommet a lieu tous les cinq ans pour examiner la mise en oeuvre effective du texte qui interdit à ses signataires l’acquisition, la production, le stockage et l’utilisation des mines antipersonnel.

Les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière l’envoi de mines antipersonnel à l’Ukraine pour ralentir les troupes russes dans l’Est du pays, justifiant cette décision par un changement tactique de la Russie qui ne place plus ses forces mécanisées en tête, mais fait ouvrir la voie par des militaires à pied.

En utilisant les mines américaines, Kiev ferait preuve d’un « mépris flagrant pour les obligations qui lui incombent », a fustigé Tamar Gabelnick, directrice de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL).

« Ces armes n’ont pas leur place dans la guerre d’aujourd’hui », a-t-elle insisté. « Le peuple ukrainien a souffert assez longtemps des horreurs de ces armes. »

Une délégation ukrainienne, présente à la conférence mardi, doit présenter son rapport sur les progrès réalisés en matière de déminage sur son territoire.

Les mines et les restes explosifs de guerre (REG) sont des armes de guerre qui tuent ou blessent très majoritairement des civils, et le nombre de victimes a augmenté l’an dernier de 20% par rapport à 2023, tuant ou blessant 5.757 personnes, selon les chiffres de l’ICBL.

L’organisation, prix Nobel de la paix 1997, a dénombré 1.003 victimes en Birmanie, le pays le plus meurtri devant la Syrie (933), l’Afghanistan (651) et l’Ukraine (580).

Agence France Presse – 26 novembre 2024

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