Vietnam : 12 ans de prison pour le propriétaire de l’immeuble incendié à Hanoï
Le propriétaire d’un immeuble de Hanoï, où un incendie a tué 56 personnes en 2023, a été condamné vendredi 14 mars à 12 ans de prison pour violation des règles de sécurité. Sept fonctionnaires ont également écopé de peines allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement pour négligence.
Un tribunal de Hanoï a condamné vendredi 14 mars à 12 ans de prison le propriétaire du bâtiment qui a pris feu dans l’incendie le plus meurtrier qu’ait connu le Vietnam ces 20 dernières années, tuant 56 personnes en 2023.
Nghiem Quang Minh, 45 ans, a mérité « la punition la plus sévère » pour avoir enfreint les règles anti-incendies, a jugé la justice vietnamienne, au terme du procès qui avait débuté lundi. Son comportement a été « très dangereux », et a provoqué « des conséquences particulièrement graves en termes de vies humaines et de dégâts matériels », selon le verdict. « Parmi les victimes tuées et blessées, il y avait plusieurs enfants et membres de la même famille, ce qui a causé une énorme douleur », a constaté le tribunal.
Plus de 50 morts et une quarantaine de blessés
L’incendie d’un immeuble d’habitation de neuf étages, dans un quartier densément peuplé de Hanoï, dans la nuit du 12 au 13 septembre 2023, a tué 56 personnes et en a blessé 44 autres, dans ce qui a constitué la plus grande catastrophe de ce type au Vietnam depuis 2002.
L’enquête a révélé que le propriétaire avait illégalement modifié les plans de construction du bâtiment pour créer plus d’appartements, en dépit des normes de sécurité.
Une seule issue de secours
L’immeuble ne comptait qu’une seule issue, et ne disposait d’aucune échelle à l’extérieur qui aurait facilité l’évacuation des résidents. L’une des quatre façades n’avait aucune fenêtre et une autre n’avait que de minuscules fentes d’aération.
Le tribunal a aussi condamné sept fonctionnaires locaux à des peines d’emprisonnement allant de sept ans à 30 mois, pour « défaut de responsabilité ayant entraîné des conséquences graves. »
Les incendies d’ampleur sont monnaie courante au Asie du Sud-Est, le plus souvent pour le non-respect des règles élémentaires de construction ou de prévention contre les feux, parfois avec la complicité de certaines autorités qui ferment les yeux sur les manquements.
Ouest France avec Agence France Presse – 14 mars 2025